L’agriculture, ce secteur qui contribue de 4,30% au produit intérieur brut (PIB) mondial, a produit 12,16% de toutes les émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2021. Ce chiffre confirme que le secteur est le deuxième contributeur aux émissions mondiales de GES.
Issa DA SILVA SIKITI
La plupart des émissions liées à l’agriculture se présentent sous forme de méthane (CH4) et d’oxyde nitreux (N2O). Les éructations de bovins (CH4) et l’ajout d’engrais naturels ou synthétiques et de déchets aux sols (N2O) représentent les plus grandes sources, représentant 65% des émissions agricoles dans le monde. Les petites sources comprennent la gestion du fumier, la culture du riz, la combustion sur le terrain des résidus de cultures et l’utilisation du carburant dans les fermes, selon le WRI, une ONG de défense de l’environnement basée à Washington.
Le rapport intervient dans un contexte où le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a récemment souligné que l’adoption de mesures d’atténuation durables dans les secteurs de l’agriculture, de la foresterie et de l’utilisation des terres pourrait favoriser la réduction des émissions à grande échelle et l’élimination de CO2.
Solutions rentables
Cependant, alors que les émissions augmentent, les pays commencent à fournir des efforts pour honorer leurs engagements à réduire les émissions, estime le WRI, ajoutant que dans le cadre de l’accord de Paris, 129 pays ont proposé des mesures d’atténuation agricole (cibles, politiques, actions et plans) et 164 pays ont proposé des mesures d’adaptation agricole (également des cibles, politiques, actions et plans).
Le rôle joué par l’agriculture dans l’accélération des changements climatiques est souvent pointé du doigt, mais il est temps de « commencer à la considérer également comme un élément essentiel de la solution », souligne Jyotsna Puri, spécialiste du climat et vice-Présidente adjointe responsable du département de la stratégie et des savoirs du Fonds international de développement agricole (FIDA).
« S’ils adoptent des pratiques adaptées, les petits exploitants des pays en développement peuvent protéger les sols, les écosystèmes et la biodiversité et contribuer au stockage du carbone », explique-t-elle sur le site du FIDA.