Le gouvernement fédéral du Nigeria pose ses conditions pour l’ouverture à nouveau de ses frontières terrestres avec les pays voisins dont le Bénin.
Joël YANCLO
Geoffrey Onyeama, ministre des Affaires étrangères du Nigéria a annoncé lundi 04 novembre 2019 à Abuja, au terme d’une réunion préparatoire à la réunion du Comité tripartite sur la lutte contre la contrebande entre le Nigeria, le Bénin et le Niger, les conditions que les États membres de la Cedeao doivent désormais respecter avant la reouverture des frontières. Il a souligné que le Nigéria ne tolérerait plus le reconditionnement des marchandises entrant dans le pays. Aussi, toute marchandise importée destinée au marché nigérian doit se présenter sous sa forme d’origine et être escortée directement du port des États membres de la Cedeao jusqu’à la frontière avec le Nigeria. Onyeama a déclaré aux médias nigérians que le gouvernement fédéral exige que tout produit importé des États membres de la Cedeao dispose de 30% d’intrants locaux. Ces conditions, a-t-il dit, seront présentées aux autoritées du Bénin et du Niger, lors d’une réunion tripartite prévue au Nigeria dans les deux prochaines semaines.
Geoffrey Onyeama a également expliqué qu’il incombe au gouvernement nigérian de faire en sorte que le pays ne finisse pas comme un dépotoir, ajoutant que ces conditions s’appliquent tant aux biens qu’aux personnes entrant dans le pays et à tous les États membres de la Cedeao. Il a informé que le gouvernement fédéral fait obligation à toute importation franchissant les frontières terrestres du Nigéria « lorsque celles-ci transitent par des marchandises, c’est-à-dire lorsqu’elles viennent hors de la région de la Cedeao et sont importées par un pays membre de la Cedeao, ces marchandises doivent conserver leurs emballages d’origine, aucune modification ne devrait être apportée à l’emballage de ces marchandises importées dans un État membre de la Cedeao à destination du Nigéria ». Ainsi, les produits avec l’emballage d’origine doivent être escortés du port directement au point d’entrée désigné de la frontière avec le Nigéria et présenté à la douane nigériane avec l’emballage intact et les marchandises escortées. «C’est une condition absolue qui ne sera pas compromise. Donc, tout transit de marchandises en provenance de pays membres de la Cedeao arrivant au Nigéria doit s’assurer de cela. Pour les biens produits principalement dans les États membres de la Cedeao, les règles d’origine doivent être respectées ». De ce fait, en conséquence « toute marchandise provenant d’un pays de la Cedeao doit représenter plus de 30% des entrées d’un État membre afin d’éviter les situations dans lesquelles des pays extérieurs à la Cedeao n’exporteraient que leurs marchandises dans des États membres de la Cedeao reconditionnés avec peu de valeur ajoutée et exporté au Nigeria ». Il a également déclaré que le Nigéria insistera pour le démantèlement absolu de tous les entrepôts situés le long des frontières communes avec les pays à une certaine distance.
Sur la question épineuse de la libre circulation des personnes, le ministre a déclaré que le gouvernement fédéral avait l’obligation absolue que toutes les personnes entrant au Nigéria par les frontières terrestres devaient se présenter d’abord et avant tout aux points d’entrée reconnus et posséder des documents de voyage reconnus. Il a souligné que, pour le Nigéria, un document de voyage reconnu signifiait un passeport officiel. Le groupe tripartite Nigéria, Bénin, Niger et d’autres pays seront informés du moment où le Nigéria commencera à autoriser l’entrée de marchandises dans le pays.