Le pétrole, l’agriculture et le financement du développement sont les trois thématiques autour desquelles se sont cristallisées les réflexions du 18 au 19 janvier 2019 à Dakar. Ceci, à la faveur du Forum et du Gala de l’intégration économique de l’Afrique organisé par le Fogeca, entendez, Forum des opérateurs pour la garantie de l’émergence de l’économie en Afrique au King Fahd Palace Hôtel.
Ce forum qui était à sa 12è édition a permis de jeter les bases d’un réel essor économique de l’Afrique dont les potentialités ne sont plus à démontrer. Les fruits ont véritablement porté la promesse des fleurs au regard des grandes résolutions qui ont sanctionné les travaux de la 12è édition du Fogeca. Déjà à l’ouverture desdits travaux, le chemin était confortablement balisé à travers les différentes allocutions qui ont été prononcées. « En vous conviant à cette manifestation, le Fogeca a voulu une fois de plus démontrer son engagement résolu à poursuivre son action en vue de contribuer de façon significative au processus de développement de l’Afrique à travers l’intégration progressive de nos économies et une diversification dynamique de ses partenaires ». C’est par ces mots que M. Amadou Diagne, Président du Fogeca a planté le décor de ces deux jours d’échanges entre acteurs du secteur public et du secteur privé venus d’horizons divers. A en croire ses déclarations, « Il est clair aujourd’hui que nos pays ne pourront nullement affronter seuls et en rangs dispersés les nombreux défis que nous impose un environnement international marqué par de profondes mutations ». Dans un tel contexte, a-t-il poursuivi, « il s’avère indispensable et urgent que nos dirigeants coordonnent les efforts et mutualisent les efforts pour engager nos pays sur la voie de l’émergence». Pour M. Amadou Diagne, « les nombreuses opportunités dont regorge notre cher continent devraient être judicieusement exploitées pour matérialiser les objectifs majeurs de développement durable ». « En choisissant cette année les thèmes tournant autour du triptyque pétrole, agriculture, financement de l’investissement, le Fogeca veut susciter une réflexion approfondie sur ces leviers indispensables sans lesquels il sera impossible à notre continent de relever les défis que pose son développement économique et social », a martelé Amadou Diagne qui a fondé tout son espoir sur les conclusions des travaux du Forum. Pour lui d’ailleurs, ces conclusions ne manqueront pas de fournir à nos leaders politiques des orientations précises sur la problématique que pose la transformation économique et sociale du continent africain. Daniel Ona Ondo, Président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Cemac) a surtout centré son intervention sur la thématique relative au pétrole. Le constat qu’il a fait est que l’exploitation du pétrole en Afrique ne rime pas toujours avec la croissance économique voire développement. Dans certains pays africains producteurs de pétrole, cette manne est d’ailleurs source de conflits violents et d’instabilité. Et c’est pour cela qu’il a invité les uns et les autres à se pencher au cours des échanges sur comment inverser cette tendance. « Pour réussir son émergence économique, l’Afrique doit s’unir ou mourir ». C’est la position qui a été fortement défendue par M. Roger N’Doko Dang, Président du Parlement Panafricain dans son discours. Pour lui, point de développement réel de l’Afrique sans intégration intégrale avec comme point d’honneur la libre circulation des filles et fils d’Afrique d’un pays à un autre. Dans son intervention, le Président du Parlement panafricain a surtout mis l’accent sur l’agriculture comme levier de développement de l’Afrique. Selon ses révélations, « les terres africaines sont très fertiles et représentent 100% du potentiel agricole resté inexploité jusqu’à nos jours ». « En dépit des menaces de changements climatiques qui pèsent sur notre continent, les terres africaines demeurent encore très fertiles », a-t-il martelé. De la prise en compte de l’agriculture comme levier de développement découlent, selon le Président du Parlement africain deux facteurs : la question de l’autosuffisance alimentaire et celle de la transformation qui permettront au continent africain de créer des emplois. Pour finir, M. Dang a appelé les uns et les autres à vraiment se mobiliser pour maintenir haut l’étendard du panafricanisme légué par les pères fondateurs de ce concept. Ce panafricanisme, a-t-il dit doit nécessairement passer par l’intégration intégrale, la levée complète des barrières douanières, la libre circulation des filles et des fils de l’Afrique dans leur continent. Pour M. Dang, l’intelligentsia africaine excelle dans la production des textes. Mais ces textes n’ont jamais portés en acte. Et c’est justement pour cela qu’il a plaidé pour que les résolutions de la 12e édition du Fogeca soient traduites en actes concrets comme l’institution a pris, depuis sa naissance, la bonne option de le faire. M. Mbagink Ndiaye, Ministre Sénégalais de l’intégration, du Nepad et de la promotion de la francophonie a, au nom du gouvernement du Président Macky Sall, pris l’engagement de faire en sorte que les décisions qui seront prises à la fin de ses 12e assises du Fogeca connaissent vraiment une suite heureuse.
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