- Rohey Malick Lowe élue présidente du REFELA
Programmée pour se dérouler avec une série de sessions sur diverses thématiques, la 9ème édition du sommet Africités a connu, lors de sa deuxième journée, mercredi 18 mai 2022, la 1ère édition du Forum Africités Commerce et Investissement (ATIF). Occasion pour la Banque africaine de développement (BAD) de prendre l’engagement solennel d’accompagner les gouvernements et cités locaux d’Afrique.
Sylvestre TCHOMAKOU
Active aux côtés des Etats d’Afrique, la Banque africaine de développement (BAD) veut établir un nouveau partenariat avec les collectivités locales d’Afrique. Pour ainsi dire, à l’occasion de la 1ère édition du Forum Africités Commerce et Investissement (ATIF) qui s’est déroulée au cours de la deuxième journée du sommet Africités, l’institution de financement du développement en Afrique et CGLU Afrique et l’organisation faîtière des gouvernements locaux africains, CGLU Afrique ont procédé à la signature du contrat intitulé : « Municipal CFO Initiative ». Un contrat visant à renforcer la capacité fiscale et l’autonomie financière des municipalités en 2022. Organisé par la BAD, AFREXIMBANK, AfCFTA, ABSA, UNCDF et CGLU Afrique, et présidé par Dr. Amani Abou-Zeid, Commissaire aux infrastructures, à l’énergie et au tourisme de la Commission de l’Union africaine, le Forum ATIF a pour objectif d’aider les collectivités locales à répondre à l’une des 5 fonctions clés de la ville ou du territoire : doter les villes de services et d’équipements de base. A l’occasion, et, pour la toute première fois, une plateforme permanente de mise en relation entre collectivités territoriales africaines et investisseurs intéressés par l’Afrique locale a été lancée. L’idée est d’explorer les opportunités d’affaires disponibles dans les territoires africains et de discuter des stratégies d’investissement en fonction des contextes démographiques, économiques et financiers et du potentiel de l’Afrique. A partir de cet instant, des contrats de partenariat aboutissant à la réalisation d’investissements au sein des collectivités locales et infranationales d’Afrique seront lancés. Partageant la vision de développement des collectivités locales que conduit CGLU Afrique, le Fonds d’équipement des Nations Unies (UNCDF), par la voix de son Directeur de l’Unité de financement du développement local, David Jackson, a réitéré aux gouvernements locaux d’Afrique, son appui. « Nous avons besoin de véhicules respectueux de la ville et d’un écosystème d’experts en finance respectueux de la ville car les villes ont des caractéristiques uniques. Nous considérons l’Agence Territoriale Africaine (ATA) comme un outil fondamental qui doit se développer de manière organique, et le fait de disposer de sections régionales pourrait être la voie à suivre en raison des différents systèmes politiques et juridiques. Nous sommes ravis de travailler avec CGLU Afrique pour l’opérationnalisation de l´ATA et pour lui donner vie, et nous espérons avoir de bonnes nouvelles à ce sujet à l’avenir », a-t-il indiqué aux participants au forum.
Axer le développement des territoires sur le digital
A l’évidence de ce que la crise sanitaire a plus que jamais démontré l’importance du numérique, non seulement pour assurer la survie de plusieurs secteurs de l’économie mais aussi pour accélérer la transformation des services publics territoriaux, les participants n’ont pas manqué de s’intéresser à l’apport du numérique dans l’évolution des territoires. Au cours de cette journée, les participants ont échangé au sujet des stratégies d’élaboration d’un schéma directeur numérique pour les territoires, notamment en tenant compte des spécificités africaines. C’est à ce propos que Nicolas Sadirac, directeur pédagogique et co-fondateur de 01Talent, a indiqué que « la cartographie des solutions d’autres parties du monde ne marche pas toujours. Nous avons besoin de solutions numériques locales créées par des locaux. La première étape pour garantir que cela se produise est d’élever les compétences numériques des populations et de changer également leur état d’esprit pour attendre et utiliser la technologie ».
La culture pour renforcer le vivre-ensemble
Au cœur des priorités de CGLU Afrique, la culture en tant que facteur de développement durable pour les villes, pour les nations et pour l’humanité elle-même, a été abordée. Au cours de cette session, un consensus a été atteint pour assurer la lutte pour les droits des femmes, des jeunes, des communautés autochtones et vulnérables, ainsi que la lutte pour la défense et la promotion de toutes les cultures menacées par les tendances hégémoniques et mondiales. « La culture n’est pas seulement une question de divertissement. C’est aussi une question de nos valeurs fondamentales pour notre vie paisible et commune sur terre. Là où il y a de la culture sous forme d’art, de musique, de mode, de théâtre, de cinéma, de bijoux, alors il y a la paix », va déclarer Alphadi Seidnaly, Artiste de l’UNESCO pour la paix. Autant d’enjeux culturels pour les collectivités territoriales : autonomisation culturelle des communautés, promotion d’une créativité non standardisée, soutien à la solidarité et à la paix.
Rohey Malick Lowe élue présidente du REFELA
Passées les sessions, la deuxième journée a enregistré l’Assemblée Générale du Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique (REFELA). Occasion pour les membres du réseau le plus important des femmes élues locales d’Afrique de renouveler leur confiance à Rohey Malick Lowe, maire de la ville de Banjul (Gambie), en qualité de Présidente pour les trois (03) prochaines années. Intervenant, elle n’a pas manqué de reconnaître le rôle combien important des femmes dans la gouvernance à tous les niveaux. « La collectivité locale est le niveau de gouvernement le plus proche de la population, donc si la vie des gens doit être impactée positivement, des mesures doivent être prises au niveau local. De plus, nous devons tenir compte de l’importance des femmes dans nos rôles de leadership. Lorsque les femmes sont appelées à diriger, elles surpassent les hommes et les statistiques le montrent », a-t-elle fait savoir avant d’inviter ses paires à s’unir pour relever le défi du développement inclusif.
Evoquant l’urgence d’agir pour sauver la planète, « nous ne pouvons pas attendre, la planète ne peut pas attendre, notre continent ne peut pas attendre et notre génération non plus. Nous nous engageons maintenant pour la justice climatique », a déclaré Sathya Naidu, membre du parlement de la ville de Victoria (Seychelles). Pour lui, des actions se doivent d’être menées pour arrêter les crues soudaines, la désertification et la déforestation, les migrations induites par le climat, la perte de biodiversité, etc., tous des effets du changement climatique. Il est à noter que la journée du 19 mai, a été consacrée à l’Assemblée générale élective de CGLU Afrique, aux Journées femme, jeune ; et au Forum des maires sur les villes africaines pour un air pur.