Pour répondre aux besoins croissants du marché du travail et offrir des perspectives d’emploi solides aux jeunes, le Bénin fait l’option de la promotion de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (70 % des apprenants inscrits d’ici 2030), contre 30 % dans l’enseignement secondaire général. Comment s’y prend-on ?
S.T.
Conscient de l’urgence d’offrir à la jeunesse béninoise des formations en phase avec les exigences du marché de l’emploi, le gouvernement du Président Talon, met en œuvre un plan ambitieux pour développer l’enseignement technique et professionnel. Ce plan inclut la construction et la réhabilitation de 30 lycées techniques agricoles, 16 lycées techniques professionnels, et 8 écoles des métiers, dont les travaux sont déjà en cours. En parallèle, la formation des futurs formateurs est en pleine accélération. À ce jour, 662 Agents de Maîtrise en Éducation (AME) sont en formation à l’Université nationale d’agriculture de Kétou, bénéficiant d’une bourse de 100 000 FCFA et d’un équipement didactique individualisé. En outre, 24 Élèves Professeurs Certifiés (EPC) sont en formation en France depuis novembre 2020 pour une durée de quatre ans. Ces initiatives visent à doter le pays de compétences locales prêtes à enseigner dans les nouveaux établissements dès leur ouverture. Le numérique, secteur en pleine croissance au Bénin, bénéficie également d’une attention particulière. Une école spécialisée dans les métiers du numérique a déjà vu le jour, formant des spécialistes en fibre optique. Ils sont actuellement 112 à profiter de ces formations, et le gouvernement ambitionne d’en former bien plus dans les années à venir. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de transformation digitale, visant à doter le pays des compétences indispensables dans le secteur technologique.
Accroître la participation des filles à l’EFTP
L’autre agenda que s’est fixé le gouvernement est de promouvoir la participation des filles à l’enseignement technique et professionnel. Avant 2016, seulement 353 filles bénéficiaient de bourses pour ces formations. Aujourd’hui, plus de 4 200 filles en bénéficient dans tous les départements du pays, soit une augmentation de plus de 12 fois. En parallèle, la gratuité de l’inscription, dont profitaient 102 filles en 2016, a été étendue à près de 6 000 filles, soit 60 fois plus qu’auparavant. Outre l’éducation technique, le Bénin promeut également l’alphabétisation fonctionnelle, adaptée aux besoins des populations non scolarisées. Depuis 2016, 32 364 personnes ont été formées à travers 474 centres d’alphabétisation répartis sur l’ensemble du territoire. Ces centres, tournés vers les activités génératrices de revenus, visent à former artisans et praticiens de la médecine traditionnelle, leur permettant d’accéder à de nouvelles opportunités économiques.