Selon le tout récent rapport du fonds de capital-risque Partech Africa, les jeunes pousses africaines ont levé plus 2 milliards de dollars (1202,26 milliards FCFA) d’investissements en 2019, soit un bond de 74 % par rapport à l’année 2018.
Félicienne HOUESSOU
Le rapport annuel de Partech Africa sur le financement des start-ups africaines vient confirmer l’attractivité des entrepreneurs africains et leur capacité à transformer l’économie du continent. Il révèle que 2019 a été l’année des grands records pour l’écosystème des start-ups africaines et d’une croissance rapide des investissements technologiques. Le géant du capital-risque a recensé et analysé 250 levées de fonds réalisées par 234 start-ups, contre 164 levées de fonds réalisées par 146 start-ups l’année 2018. «L’écosystème technologique de l’Afrique est entré dans le courant dominant, transformant considérablement les économies, et bien qu’il y ait certains hauts et des baisses à prévoir à l’avenir, cette nouvelle réalité redéfinit également le périmètre du Private Equity sur le continent, le capital-risque étant en passe de devenir la première classe d’actifs en Afrique», explique le General Partner de Partech Cyril Collon.
En 2018, 699,12 milliard FCFA ont été levés en capital-investissement. En 2019, dépassant encore plus les attentes, l’investissement a augmenté de manière significative, avec 1214,28 milliards de dollars de fonds propres. Ce qui représente une croissance de 74% en glissement annuel. L’étude se concentre uniquement sur les start-ups africaines, c’est-à-dire les entreprises ayant leur principal marché en Afrique (c’est-à-dire en termes d’opérations et de revenus). Elle couvre les transactions divulguées et non divulguées les activités technologiques et numériques, et les levées de fonds supérieures à 200 000 de dollars, soit 120,22 millions FCFA.
3 pays de l’UEMOA ont opéré des levées de fonds importants
Le nombre des start-up financé a progressé de 60% en 2019. Une montée en puissance qui reste concentrée sur un petit nombre de pays. L’Afrique du Sud, l’Egypte, le Kenya et le Nigeria concentrent 85% des fonds mobilisés. En tête de liste, le Nigeria, l’incontournable avec ses 190 millions d’habitants, ressort avec un montant record de 449,04 milliards FCFA d’investissements, en hausse de 144%. Ce qui représente 37% de tous les financements en particulier dans le secteur des technologies financières avec la poussée de pépites emblématiques de Lagos qui continuent de tirer le secteur vers le haut. Il est suivi par le pionnier historique de la Tech en Afrique, Kenya 339,03 milliards FCFA, +62%), l’Egypte (126,83 milliards FCFA, +215%) et l’Afrique du Sud (123,23 milliards FCFA, -18%).
Une bouffée de croissance que l’on ne retrouve pas dans la partie francophone du continent, à l’exception notable du Sénégal. Dans la zone UEMOA, le premier pays en termes de levée de fonds est le Sénégal avec 9,61 milliards FCFA. Ensuite le Niger avec 1,8 milliards FCFA et la Côte d’Ivoire avec 1,2 milliards FCFA.
Les services aux entreprises décollent
Un autre point important mis en évidence par le rapport est la comparaison écrasante entre les investissements dans le secteur des FinTech et ceux du reste du monde des start-ups. Les entreprises spécialisées dans l’inclusion financière ont sans surprise été les plus courtisées de la scène tech africaine en 2019, confirmant une tendance déjà observée en 2018. «La Fintech explose clairement sur le continent avec de plus en plus d’acteurs numériques permettant aux startups de desservir le segment. C’est l’une des raisons pour lesquelles les investisseurs en capital de risque disposent désormais d’un pool beaucoup plus important que les investisseurs traditionnels en capital-investissement. Nous voyons ce dernier entrer dans de plus petits billets et dans l’espace technologique, essayant de trouver des opportunités intéressantes », souligne le General Partner de Partech, Tidjane Dème. « 54,5 % des montants levés le sont au bénéfice de l’inclusion financière et 41 % pour la fintech », peut-on lire dans le rapport. Cependant le document relève que 70 investisseurs ont réalisé deux transactions ou plus en 2019, contre 20 l’année précédente (on compte 350 investisseurs en tout). Ainsi, qu’ils soient africains, occidentaux ou asiatiques, les investisseurs se laissent séduire plus facilement par les innovations digitales qui se multiplient sur le continent africain.