(Les nouveaux défis de la direction des impôts)
Le colloque scientifique international de Cotonou sur les recettes publiques a connu son épilogue dans la soirée de ce vendredi 05 octobre 2018 au Bénin Marina hôtel de Cotonou. Universitaires, fiscalistes et cadres administratifs des impôts et des Douanes ont eu de profondes réflexions en matière de mobilisation des recettes publiques.
La direction générale des impôts et celle des Douanes et des droits indirects s’ouvrent aux universitaires, aux chercheurs et aux usagers. C’est du moins ce qu’on peut retenir aux termes du colloque scientifique international à Cotonou les 04 et 05 octobre 2018, organisé par la Direction générale des impôts (Dgi) en collaboration avec le Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Administration et les Finances (CERAF). Au cours des deux jours de réflexion entre universitaires, experts en fiscalité et en finances publiques, de fructueux échanges ont eu lieu entre les participants sur divers sujets, objets du thème du colloque scientifique international. A la fin des travaux, pour le Directeur général des impôts, Nicolas Yènoussi, on peut retenir deux choses au terme du colloque scientifique international sur les recettes publiques. La première, « nous avons constaté avec les participants que les administrations fiscales précisément les administrations des impôts, des douanes et autres s’ouvrent aux universités… C’est important de souligner cela parce que vous savez, les universitaires ont la grande critique facile et les praticiens sont dans l’action. L’administration est en train de changer, l’administration développe une nouvelle vision et en travaillant ensemble. Selon le DGI, la seconde chose du colloque est que les participants ont reconnu unanimement qu’il faut tout mettre en œuvre pour améliorer les recettes, il faut tout faire pour accroitre les recettes domestiques.
La nouvelle vision de la DGI
Le Directeur général des impôts, Nicolas Yènoussi, a levé un coin de voile sur la nouvelle vision de sa direction. Selon le Dg des impôts, « la direction générale des impôts a adopté depuis 2017, un plan d’orientation fiscale stratégique avec une vision assez claire qui indique que d’ici à l’horizon 2021, on aura une administration fiscale moderne et performante au service des usagers. Cela signifie que désormais, nous utilisons le bâton et la carotte, c’est-à-dire en même temps que nous allons prendre des mesures coercitives contre les personnes qui ne respectent pas les règles, nous allons améliorer nos services, la valeur de ceux qui payent, ceux qui font bien. Nous allons améliorer nos relations avec l’administration de la douane. Nous travaillons suffisamment avec une forte synergie sous la houlette du ministre de l’économie et des finances » a dit le Dg Nicolas Yènoussi.
La lutte contre la corruption, un autre défi de la Dgi
Le Directeur général des impôts a aussi précisé qu’en dehors du plan d’orientation fiscale stratégique, qu’il y a un plan de promotion du civisme fiscale qui découle du plan d’orientation stratégique global et également un plan de digitalisation. « Le plan de digitalisation nous permet de tracer le chemin pour la dématérialisation de nos procédures et nous allons continuer dans ce sens ». Mais sur le second point, le Dgi qui maitrise l’administration fiscale africaine a fait savoir que « les Béninois n’ont pas le droit à rougir devant le mauvais comportement des agents de collecte des impôts parce que dans la sous région, nous faisons beaucoup d’efforts de transparence au niveau de la question de mobilisation des ressources du niveau de l’étique. Avec la dématérialisation, nous avons ce qu’on appelle le compte d’impôt, un outil à la disposition des grandes entreprises aujourd’hui a commencé cette année et qui va s’étendre l’année prochaine aux Petites et moyennes entreprises(PMI). C’est un outil qui permet à chaque entreprise de se connecter directement en ligne et d’avoir sa situation sans consulter un agent des impôts. Ça veut dire que nous ouvrons nos portes aux contribuables ». En effet, pour le professeur Nicaise Mèdé, et Directeur du Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Administration et les Finances (CERAF), le colloque a permis entre Douaniers, fiscalistes et universitaires d’avoir un regard croisé sur les recettes publiques. Leurs ententes sont comblées mais en deux jours de reflexion, ils ne pouvaient tout évacuer. Il y a fait savoir qu’il y a un volet qui n’a pas été résolument étudié. Il s’agit de la nouvelle économie, l’économie numérique avec les GSM, la territorialisation de l’assiette de l’impôt. Les réflexions vont se poursuivent a dit le professeur Mèdé. Par ailleurs, il faut préciser que l’argentier national Romuald Wadagni est venu encourager les experts et les participants à ce colloque scientifique international de Cotonou sur les recettes publiques.
Abdul Wahab ADO