Plus de 500 camions chargés de denrées périssables étaient bloqués à Sèmè-kpodji suite à la fermeture de la frontière par le Nigéria. L’annonce a été faite ce lundi par l’Association des douaniers agréés du Nigeria (ANCLA).
Félicienne HOUESSOU
«À l’heure actuelle, nous avons plus de 500 camions chargés de marchandises garées au poste frontière en raison de la fermeture partielle, ce qui en dit long sur notre économie », c’est ce qu’a déclaré le directeur de l’ANCLA, Bisiriyu Fanu. Ces marchandises en transit du Bénin appartiennent à des importateurs reconnus tant par le gouvernement béninois que par celui du Nigéria. Ils avaient payé les droits du gouvernement même avant la fermeture de la frontière. « Ces importateurs ont acquitté leurs obligations vis-à-vis du gouvernement et devaient faire passer leurs marchandises à la frontière », a indiqué Bisiriyu Fanu. Selon ses dires, ceux-ci ont été surpris par la politique gouvernementale qui a consisté à la fermeture des frontières terrestres. Déplorant la situation, il a souligné que cette mesure a un impact négatif sur l’économie du pays. «L’impact de la fermeture est énorme. Si vous allez sur certains marchés de Lagos comme Balogun, Idumagbo, Idumota et Oyingbo, ils ne sont plus fréquentés par les clients qui venaient des pays voisins. Tout est à l’arrêt, même sur les marchés de Lagos», a informé Bisiriyu Fanu. Soulevant que de vrais commerçants Nigérians qui ont leurs marchandises à la frontière depuis 34 jours souffrent, il a exhorté le gouvernement fédéral à procéder à un examen des cargaisons en attente à la frontière et à les autoriser à entrer dans le pays. «Nous appelons le gouvernement à libérer les camions afin que les importateurs aient accès à leurs marchandises. Nous supplions le gouvernement de les libérer pour que les emprunteurs auprès des banques puissent vendre leurs produits et rembourser leur emprunt », martèle-t-il.
L’exercice de sécurité conjointe à la frontière Bénin-Nigéria, baptisé «Ex-Swift Response», a été ordonné par le gouvernement fédéral et visait à sécuriser les frontières terrestres et maritimes du Nigéria. Cet exercice qui a débuté le 19 août 2019 et a été conduit conjointement par le personnel des douanes, de l’immigration, de la police et de l’armée. Les transitaires nigérians ont dénoncé cette mesure coordonnée par le Bureau du conseiller à la sécurité nationale (ONSA).