Après la fermeture des frontières, la douane nigériane a enregistré un rebond dans ses recettes. L’agence collecte entre 4,7 milliards et 5,8 milliards de nairas par jour. A savoir : 7,79 milliards et 9,62 milliards FCFA.
Félicienne HOUESSOU
La situation de la fermeture de la frontière serait la bienvenue au Nigéria. Ceci, grâce à la hausse de ses recettes douanières. La douane nigériane gagne plus de 8,29 milliards FCFA par jour depuis cette fermeture. Le contrôleur général des services des douanes nigérianes, colonel Hameed Ali, a déclaré ce mercredi 2 octobre 2019 que l’agence avait tiré avantages de la fermeture des frontières du pays par le gouvernement fédéral. C’était à l’occasion de sa déclaration devant les comités mixtes des finances et de la planification nationale du Sénat et de la Chambre des représentants, qui travaillaient dans le cadre des dépenses à moyen terme et le document de stratégie budgétaire 2020-2022. Une situation assez complexe pour les milliers de béninois qui vivent des échanges commerciaux avec le Nigéria. Plusieurs béninois vivent depuis des décennies de l’importation ou de l’exportation de produits entre les deux pays. «Lorsque nous avons fermé la frontière, ma crainte était que nos revenus diminuent. Pour être honnête, nos revenus ont continué d’augmenter. Il y a eu un jour de septembre où nous avons collecté 9,2 milliards N en un jour. Cela n’était jamais arrivé auparavant. C’est après la fermeture de la frontière et depuis lors, nous avons maintenu une moyenne quotidienne d’environ 4,7 à 5,8 milliards de nairas, ce qui est beaucoup plus que ce que nous avions l’habitude de percevoir », a révélé le contrôleur général des services des douanes nigérianes.
Déjà, dans le rang des béninois, les producteurs de tomate, d’ananas, des éleveurs, des réexportateurs de denrées alimentaires, de friperies… sont presqu’au chômage. Sans oublier les commerçants nigérians qui vivent de leur commerce avec le Bénin. Ainsi, pendant que les vivriers et fruits pourrissent, les produits importés du Nigéria deviennent de plus en plus chers. Récemment, les Nigérians qui sont dans ce secteur ont imploré leur gouvernement pour une réouverture des frontières. Mais, le colonel Hameed Ali pense que la fermeture de la frontière terrestre est une bénédiction pour sa nation. Pour justifier cela, il confie : «Ce que nous avons découvert, c’est que la plupart des cargaisons qui se rendaient auparavant au Nigéria ont été expédiées au Bénin, puis déchargées et passées en contrebande au Nigéria. Maintenant que nous avons fermé la frontière, ils sont obligés d’amener leurs marchandises à Apapa ou à Tin Can Island et nous devons percevoir des droits de douane sur eux ».
Les impacts sur les produits pétroliers
Par ailleurs, la fermeture de la frontière avait également mis un terme à la contrebande de produits pétroliers vers les pays voisins. Environ 10,2 millions de litres de carburant ont été réduits de ce qui était supposé être la consommation du Nigéria. «Si cela continue, la situation est la bienvenue. Nos revenus n’ont pas diminué. En fait, il augmente à la suite de la fermeture de la frontière. Ces 10,2 millions de litres de carburant vont toujours de l’autre côté de la frontière. Le problème ici est qu’il y a un incitatif parce qu’il y a un différentiel de prix. Ce que nous avons découvert, c’est qu’ils apportent du carburant dans l’après-midi et le soir, ils le siphonnent. Ils le font tous les jours et c’est pourquoi nous continuons à croire que nous consommons autant de litres de carburant chaque jour », a révélé le colonel de l’armée nigériane à la retraite. Rappelons que le Nigéria a partiellement fermé ses frontières avec les pays voisins en août 2019. Une action que le président Muhammadu Buhari a imputée aux activités des trafiquants. Selon les informations reçues, les frontières resteraient fermées jusqu’à ce que les pays voisins s’accordent sur le protocole existant de la CEDEAO sur la circulation.