En 2017, les ventes de noix de cajou du Bénin à l’étranger se sont élevées à 48,3 milliards de FCFA, en progression de 108,7% par rapport à 2016 où elles s’étaient établies à 23 milliards Fcfa.
Joël YANCLO
La noix d’anacarde est la seconde culture d’exportation du Bénin après le coton. Sa production est tirée par l’intérêt croissant des agriculteurs pour cette culture, dont les cours sur le marché international se sont redressés, sous l’effet de la hausse de la demande mondiale, en provenance notamment d’Asie, d’Europe et des Etats-Unis. En 2017, les ventes du Bénin à l’étranger se sont élevées à 48.289,6 millions, en progression de 108,7% par rapport à 2016 où elles s’étaient établies à 23.141,9 millions. Cette évolution s’explique également par des conditions climatiques plus favorables, indique le rapport 2017 de la balance de paiement et de la position extérieur globale du Bénin rendu public par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) courant février 2019. L’objectif du gouvernement béninois est de produire 300.000 tonnes au moins contre 140.000 tonnes aujourd’hui, à l’horizon 2021. Trois bassins de production du cajou existent au Bénin. Il s’agit respectivement du bassin des Collines prolongé jusque dans le Zou et dont la production tourne autour de 75.640.554 tonnes de cajou. Ce bassin dispose de quatre usines dont les capacités de transformation n’excèdent pas 30.000 tonnes. Vient ensuite le bassin Ouest-Bénin constitué de la Donga avec ses extensions sur l’Atacora qui produit 42.827.474 tonnes avec seulement une unité de transformation de 1000 tonnes en cours d’installation. Enfin, le bassin Est constitué du Borgou avec ses extensions sur l’Alibori dont la production s’élève à 87.482.104 tonnes. Des installations de nouvelles usines sont prévues à Djidja, à Savalou, à Djougou, à Birni, à N’Dali puis à Nikki afin de booster la production et atteindre les résultats escomptés. Au Bénin, la filière anacarde constitue le 3ème pilier de l’économie nationale après le coton et le port de Cotonou. Elle contribue à 3% au PIB et 7% au PNB agricole et représente 8% des recettes d’exportation. Compte tenu de son importance pour l’économie nationale, le gouvernement dans son programme d’actions (PAG) et dans sa volonté de transformation structurelle de l’économie, le cajou est retenu parmi les filières prioritaires. Elle fait partie des filières phares du Plan stratégique du développement du secteur agricole (PDSA -2025) du ministère de l’Agriculture de l’élevage et de la pêche (MAEP). La filière anacarde au Bénin s’affirme aujourd’hui comme l’une des opportunités pour l’amélioration des revenus et la création d’emplois en milieu rural aux côtés du coton. D’après un document de l’Interprofession de la filière anacarde du Bénin, la campagne de commercialisation 2018 a été marqué par l’existence de stocks résiduels au titre de l’ordre de 20.000 tonnes dans les zones productives et 12.000 tonnes environ à Cotonou, due entre autres à la flambée des prix jusqu’à 900 FCFA par kilogramme de noix cajou, l’augmentation de la production de la noix de cajou, la fermeture de plusieurs unités de transformation en Inde (770) et au Vietnam, le manque de mesures incitatives pour les unités de transformation locales, la difficulté d’accès au financement des unités de transformation locales et la mauvaise organisation de la commercialisation
Perspectives de la filière anacarde au Bénin
Le cajou béninois a de beaux jours devant lui. Pour pérenniser les résultats encourageants obtenus l’Interprofession de la filière anacarde indique qu’il faudrait renforcer les techniques et la technologie de production et de transformation en quantité et qualité des produits anacarde tout en suscitant l’installation de nouvelles unités de transformation, car le marché pour les amandes est en forte progression. Aussi, il est nécessaire de soutenir à travers des prises de décisions par l’Etat, les unités de transformation en difficultés. Organiser de manière efficiente le système de commercialisation fait partie des préoccupations de l’Interprofession de la filière anacarde du Bénin qui pense que le pays devra se doter de statistiques fiables pour la filière avec la mise en place d’un Système d’analyse du marché (SIM). Développer les standards et normes de qualité ainsi que le label des produits anacarde du Bénin permettrait à la filière d’avoir une reconnaissance internationale. De même, l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de financement de la filière anacarde est souhaité. L’Interprofession de la filière anacarde du Bénin (IFA-B), les Partenaires techniques et financiers et l’Etat œuvrent pour une augmentation de la production de noix brute en quantité et en qualité et pour une augmentation de la transformation de 50% de cette production d’ici 2021.