L’exécution budgétaire à fin mars affiche une consommation de crédits de 312,33 milliards F Cfa pour les programmes. Selon la Direction générale du Budget (Dgb), les dépenses effectuées sont en « forte cohérence » avec les choix du gouvernement d’adresser les poches d’inégalités pour plus de justice sociale.
Aké MIDA
Les programmes budgétaires affichent une exécution de 312,33 milliards de francs Cfa, représentant 16,4 % des prévisions annuelles d’un montant de 1 909,675 milliards F Cfa, selon le Rapport d’exécution au 31 mars 2024 du budget de l’Etat, gestion 2024 (Dgb, mai 2024). Par rapport au niveau d’exécution au 31 mars 2023, cette exécution est en baisse de 574,8 millions F Cfa, souligne la Direction générale du Budget (Dgb).
A l’en croire, cette performance au premier trimestre est en cohérence avec le plan d’engagement du budget de l’Etat. Elle devrait connaître une accélération au cours du second trimestre de l’année, avec la validation des outils d’exécution (Plans de travail annuel, Plans de passation des marchés) de tous les ministères, intervenue au cours du premier trimestre de l’année, annonce la Dgb.
Les dotations budgétaires qui regroupent les pouvoirs publics (institutions de l’Etat), les charges financières de la dette et la couverture des dépenses accidentelles et imprévisibles, s’établissent à 233,88 milliards F Cfa au 31 mars 2024, représentant 36,4 % des prévisions annuelles de montant 642,025 milliards F Cfa et une hausse de 39,8 % par rapport à la situation à la même date en 2023 qui était de 167,334 milliards F Cfa. La Dgb justifie cette progression essentiellement par le niveau de réalisation observé sur le paiement des intérêts de la dette et les ressources extérieures mobilisées au profit des projets rattachés à la Présidence de la République.
10 principales fonctions
Au total, un budget de 2 551,7 milliards est alloué à l’ensemble des programmes budgétaires et dotations aux termes de la loi n° 2023-01 du 20 décembre 2023 portant loi de finances pour la gestion 2024. L’année 2024 constitue la troisième année de gestion du budget en mode programme, après plusieurs années d’expérimentation. Pour l’exercice en cours, l’autorisation parlementaire a été accordée à 80 programmes budgétaires et 15 dotations contre respectivement 86 programmes et 15 dotations pour l’année 2023. Ces programmes et dotations sont rattachés aux 21 ministères et 12 institutions de l’Etat et regroupés selon les dix principales fonctions de l’Etat. Il s’agit de : Services généraux des administrations publiques, Défense, Ordre et sécurité publics, Affaires économiques, Enseignement, Protection de l’environnement, Logement et équipements collectifs, Santé, Loisirs, culture et culte, Enseignement, Protection sociale. En termes de poids d’exécution, les affaires économiques comptent pour 54,3 % des dépenses, l’enseignement : 12,7 %), les services généraux de l’Administration : 7 ,2 % et le logement, aménagement et équipements collectifs : 6,3 %, les affaires sociales (4,5 %).
En termes de taux d’exécution, les fonctions affichent une performance variant entre 8,7 % des prévisions (Loisirs, culture et culte) et 35,7 % des prévisions (protection de l’environnement).
D’après la Dgb, cette configuration traduit non seulement le choix du gouvernement d’orienter les ressources vers les secteurs porteurs de l’économie mais également l’homogénéité et la rigueur dans le suivi des autorisations parlementaires.
Politiques transversales
Les dépenses sociales prioritaires couvrant les dépenses non salariales de 14 ministères et la Présidence, sont exécutées à 25,583 milliards F Cfa soit 106,2 % de la cible et 13,8 % de l’objectif annuel. Elles correspondent aux programmes et projets dont la mise en œuvre contribue à l’amélioration de la situation sociale des populations et se rattachent à des composantes définies à cette fin.
Les contributions des programmes budgétaires à la réduction des inégalités genre ressortent à 5,84 milliards F Cfa à fin mars.
S’appuyant sur la cartographie des principaux investissements en faveur du climat, un investissement de montant 550,924 milliards F Cfa est identifié en crédits de paiement dont et de 411,148 milliards F Cfa pour les dépenses d’adaptation et 139,776 milliards F Cfa pour les dépenses d’atténuation. Ces crédits connaissent une exécution globale de 71,199 milliards F Cfa soit 45,824 milliards et 25,375 milliards respectivement pour les dimensions adaptation et atténuation à la fin du premier trimestre. Pour rappel, huit secteurs clés de développement sont retenus comme les plus vulnérables dans le Plan national d’adaptation aux changements climatiques (mai 2022). Ils concernent les ressources en eau, l’agriculture, la santé, l’énergie, les écosystèmes forestiers, la zone côtière, le tourisme, les infrastructures et aménagements urbains.
En ce qui concerne les dépenses relatives à l’entretien et à la maintenance des investissements publics, les crédits sont consommés à hauteur de 8,214 milliards F Cfa sur un montant prévisionnel annuel de 56,371 milliards F Cfa, soit une exécution de 15 % des prévisions à fin mars.