Le déficit budgétaire du Bénin a légèrement augmenté au premier semestre 2024, atteignant 295 milliards FCfa. Toutefois, cette hausse reste sous contrôle, grâce à une gestion prudente des dépenses publiques et une mobilisation efficace des recettes.
Aké MIDA
Au premier semestre 2024, le solde global des opérations budgétaires à fin juin 2024 ressort déficitaire à 295,242 milliards F Cfa, base ordonnancement, contre un solde déficitaire de 277,393 milliards à la même période en 2023, selon la Direction générale du Budget (Dgb). Ainsi, le déficit budgétaire du Bénin a légèrement augmenté, mais cette hausse, bien que modérée, reflète l’augmentation des dépenses publiques, notamment pour financer des projets d’infrastructures et de développement social, conformément aux priorités définies dans le Programme d’action du gouvernement (Pag).
En fait, les recettes budgétaires à fin juin 2024 s’établissent à 1 056,048 milliards F Cfa, soit 50,9 % des prévisions annuelles d’un montant de 2 076 milliards F Cfa, d’après le Rapport d’exécution (Rapex) au 30 juin 2024 de la loi de finances 2024 publié par la Dgb (août 2024).
Quant aux dépenses budgétaires, elles sont exécutées à fin juin 2024 en engagement à 1 415, 665 milliards F Cfa, correspondant à un taux d’engagement comptable de 55,5 % des prévisions annuelles chiffrées à 2 551,7 milliards F Cfa. Sur la base des titres ordonnancés, elles atteignent 1 351,29 milliards F Cfa, correspondant à 53,0 % des prévisions annuelles.
Les principaux domaines d’investissement incluent l’eau, l’énergie, les infrastructures et l’amélioration du cadre de vie. Cependant, cette hausse reste cohérente avec les prévisions du gouvernement et s’inscrit dans une gestion maîtrisée des finances publiques.
Les autorités béninoises ont adopté une stratégie de financement prudente, répondant aux besoins croissants en matière d’investissements publics tout en évitant de creuser excessivement le déficit.
Equilibre raisonnable
Pour le premier semestre, le besoin total de financement, incluant le déficit budgétaire et les charges de trésorerie, s’est élevé à 651,88 milliards F Cfa, d’après le Rapex. Le gouvernement a su mobiliser des ressources de financement à hauteur de 613,40 milliards F Cfa, ne laissant qu’un déficit global de financement de 38,75 milliards F Cfa. Cette maîtrise des finances témoigne d’une gestion rigoureuse des ressources.
En dépit des défis liés à la baisse des tirages sur les prêts-projets, des obligations du Trésor et des bons du Trésor, le Bénin a su maintenir un équilibre budgétaire raisonnable tout en poursuivant ses ambitions de développement. Les opérations de trésorerie ont été réalisées à 55,1 % des prévisions annuelles, soit une exécution en ligne avec les objectifs du gouvernement. Cela démontre une mobilisation rapide des ressources malgré les incertitudes du contexte international, marqué par la persistance de l’inflation et des perturbations géopolitiques.
Au-delà des infrastructures, les dépenses ordinaires ont enregistré une hausse significative, notamment en ce qui concerne les transferts aux ménages et les charges financières de la dette publique, conformément aux calendriers de paiement. Ces dépenses ont représenté 75,0 % des prévisions annuelles, traduisant une accélération de la mise en œuvre des projets et des politiques sociales.
Ce déficit contrôlé permet au gouvernement de continuer à financer des projets cruciaux, tels que la construction d’infrastructures de base, l’amélioration des services publics et le développement des secteurs sociaux, tout en garantissant la soutenabilité de la dette publique. Pour le second semestre 2024, la capacité des autorités à maintenir cet équilibre délicat entre investissements ambitieux et gestion prudente des ressources sera cruciale pour assurer une stabilité économique durable et éviter une aggravation du déficit.
Tableau de financement de l’exécution de la loi de finances à fin juin 2024