Annoncée puis reportée pour se tenir ce samedi 12 janvier 2019, l’évaluation diagnostique et intellectuelle des enseignants du secondaire a été largement boycottée dans les départements du Borgou et de l’Alibori. C’est le constat fait dans la cité des Koburu et dans celle des Kandi-Sounon ce samedi matin.
Noël Y. TETEGOU (Br. Borgou/Alibori).
Après l’évaluation diagnostique au niveau primaire qui a connu un succès, celle des enseignants du secondaire n’a pas eu l’assentiment de la majorité de ces derniers. Que ce soit au centre du Lycée Mathieu Bouké de Parakou ou au centre de Kandi, les enseignants ont brillé par une écrasante absence et ont opté pour la politique du banc vide. Même si aucune statistique officielle n’a été donnée pour l’heure quant à la participation de ces enseignants à cette composition, le constat était palpable. Ce sont quelques-uns, une minorité qui ont remplis cette obligation. Rapprochés, ces enseignants, agents permanents, contractuels et honoraires dénoncent le caractère illégal de cette évaluation et disent ne pas comprendre la finalité de celle-ci contrairement à l’argument du gouvernement selon lequel cette évaluation viserait la mise à niveau de ces différentes catégories d’enseignants. Pour eux, le système a déjà prévu toutes les formes d’évaluation et donc, le gouvernement doit s’atteler à résoudre les problèmes qui minent actuellement le système éducatif et qui se trouveraient ailleurs, au lieu d’injecter de l’argent dans des actions qui ne mènent à rien. A en croire certains responsables syndicaux à la base, cette évaluation vise à infantiliser l’enseignant donc est un non-lieu La question qui se pose ici est de savoir si ce boycotte ne donne pas raison aux enseignants du secondaire, étant donné que la même évaluation avait été organisée en août 2018 au profit des normaliens sortis des écoles de formation d’instituteurs, et que jusque-là aucune suite n’en a été donnée malgré le manque criard d’enseignants observé dans les écoles primaires publiques sur toute l’étendue du territoire national? Bien malin qui pourra le dire.
