Après l’importante réduction de dépensesd’évacuation sanitaire, notamment entre 2018 et 2020 comparativement à 2015, le gouvernement ouvre un quinquennat de renforcement du système sanitaire avec in fine, la capacité de faire face à l’interne, à tous les soucis sanitaires. En clair, les évacuations doivent relever du passé au terme de ce quinquennat. Nous faisons ici une incursion dans cet univers en passant en revue les efforts qui s’y font depuis 2016 par le gouvernement.
Falco VIGNON
Permettre à tous les Béninois de bénéficier d’une chance égale dans les soins de santé, le gouvernement du président Patrice Talon en fait une préoccupation majeure. Depuis le premier quinquennat, il en a donné la preuve en renforçant de diverses manières, le système sanitaire et en augmentant sa capacité d’intervention. Plusieurs mesures d’assainissement ont été donc prises à commencer par la disponibilité des agents commis à ce sacerdoce et qui ont été invités à choisir entre le service dans le public ou dans leur cabinet. Des recrutements ont été faits et dans les spécialités en difficulté, de jeunes aspirants sont mis en formation pour revenir servir. Un programme spécial d’insertion de jeunes diplômés sortis des facultés de médecine a vu le jour, toujours pour doter le système d’agents qualifiés et aguerris. Désormais le citoyen béninois qui décide d’aller se faire soigner dans un centre de santé public est sûr de rencontrer des agents réellement engagés pour une prise en charge et un suivi rigoureux. En amont, cet assainissement a permis de redonner confiance aux patients et d’engager dans une certaine mesure, la réforme des évacuations sanitaires. Si, pour de simples pathologies susceptibles d’être prises en charge dans les unités sanitaires au Bénin, des Béninois préconisaient systématiquement aller se faire soigner en Europe, au Etats-Unis, en Afrique du Sud ou partout ailleurs où ils espèrent avoir d’expertise, la donne a bien changé maintenant. Quant aux privilégiés qui vivaient sur le dos de l’Etat, le décret N° 2019-459 du 16 octobre 2019 portant réglementation des évacuations sanitaires à la charge de l’Etat, a sonné le glas. Ceux qui ont les moyens ont l’entière liberté de continuer par se faire soigner où bon leur semble mais aux frais de l’Etat, seuls ceux qui souffrent d’une pathologie où le système local a montré ses limites et son incapacité sont pris en compte. La tâche est même dévolue à une commission qui en étudie la pertinence afin que l’Etat n’ait pas à jouer à un artisan de la 25è heure. Le Conseil national de santé sous l’œil vigilant du ministre de la santé procède à une étude minutieuse des patients à évacuer et la pertinence d’une telle évacuation. « Par rapport aux évacuations sanitaires, nous avons mis en place une réforme pour assainir au mieux ce qui s’y passait…Aujourd’hui, nous avons mis en place un système qui permet de sélectionner effectivement les patients qui ont réellement besoin d’évacuation sanitaire » a expliqué à l’an 4 du PAG1, le ministre de la santé Benjamin Hounkpatin.
Considérable réduction des coûts
Les réformes du gouvernement dans le secteur portent leurs fruits. A preuve, contre un investissement de quinze milliards cent trente-huit millions quatre cent soixante mille quatre cent quarante-cinq de FCFA (15.138.460.445) en 2015 avec près des 2/3 investis dans le déplacement des patients, soit neuf milliards cent quatre-vingt-treize millions deux cent soixante-quatorze mille neuf cent cinquante-huit de FCFA (9.193.274.958), le Bénin sur la période 2018-2020 grâce aux réformes, n’a investi plus que cinq milliards quatre-vingt-quatre millions deux cent de FCFA (5.084.000.000). Il en ressort une réduction au tiers voire plus, en moins de cinq ans. C’est indubitablement le fruit des réformes à commencer par le retrait du droit de grève aux agents de santé, le renforcement du plateau technique, le recrutement de personnels qualifiés et bien formés et un système de rémunération qui motive plus les professionnels de santé. Ceci n’a été possible, faudrait-il le souligner, que grâce à l’économie conséquente réalisée dans la limitation des évacuations qui étaient devenues systématique même si cela n’était pas nécessaire. L’habitude était l’évacuation de patients souffrant de pathologies en phase terminale. Des cas où l’évacuation n’était qu’une simple formalité pour contenter ce dernier qui finit par s’éteindre et rapatrié encore aux frais du contribuable. En plus de ces derniers, beaucoup d’autres notamment des « privilégiés » abusant de leurs positions, profitent de l’inorganisation de la politique d’évacuation et vont se faire soigner pour des pathologies susceptibles d’être traitées surplace. Selon le ministre, le reliquat des dépensées dans ces opérations jusqu’à l’intervention de la réorganisation ne retournait même plus au Trésor Public. Il a fallu donc une certaine réorganisation depuis la planification, jusqu’à l’hôpital de destination et le retour du patient. Pour ce faire, un réseau d’hôpitaux partenaire a été identifié et appuie le Bénin en cas de besoin d’évaluation selon la pathologie, ce qui n’était pas le cas. « Par rapport aux hôpitaux d’accueil, cela allait dans tous les sens. Aujourd’hui, nous avons une seule porte d’entrée. Nous avons signé un contrat avec une seule structure qui nous permet de gérer tous les cas d’évacuation sanitaire déjà au niveau des trois hôpitaux qui se trouvent sur sa plateforme, mais également vers d’autres hôpitaux avec lesquels cette structure est partenaire », a renseigné le ministre de la santé, Ignace Benjamin Hounkpatin qui s’est réjoui des résultats auxquels le gouvernement est parvenu dans ce secteur : « Nous avons un très bon système aujourd’hui. Nous avons totalement contrôlé les évacuations aussi bien en termes d’effectif, de pathologies pouvant être évacuées, mais également en termes d’efficience ».
Des mesures fortes pour équilibrer les chances des patients
A ce jour, le Béninois sans aucune discrimination peut espérer bénéficier de tous les soins voire d’une évacuation si La maladie dont il souffre l’exige. Et grâce à l’économie issue de la rationalisation de l’opération, les populations au bas de l’échelle qui croupissent dans les hôpitaux en raison de leur incapacité à faire face aux charges, reçoivent l’appui de l’Etat pour une prospérité partagée. Ils sont dans ce cadre, plusieurs centaines à être libérés pour rejoindre leur domicile avec un apurement total des dettes qui les retenaient dans les hôpitaux par l’Etat. C’est historique ! Des régimes d’assurance santé sont également mis en place dans les hôpitaux aux profits des démunis pour une prise en charge diligente et sans faille. C’est le cas du projet Assurance pour le renforcement du capital humain (ARCH) et d’autres programmes de santé communautaire. Tout ceci est appuyé par d’autres projets structurant d’investissement dont les plus importants sont la construction et l’équipement d’un hôpital de référence à Abomey-Calavi, un centre hospitalier universitaire, la construction et l’équipement d’un hôpital général, d’un centre hospitalier pédiatrique, d’un centre national hospitalier et universitaire de psychiatrie, d’un institut mère-nouveau-né de niveau 3 et bien d’autres infrastructures. Le Centre national hospitalier universitaire de Cotonou, pour sa part, attend également un scanner avancé dont l’acquisition a été déjà autorisée en conseil des ministres. Sur le plan de la gestion, un personnel aguerri a été déjà recruté et mis en formation pour ce qui est de l’administration des hôpitaux. Alors que les milieux reculés bénéficient eux aussi d’infrastructures sanitaires modernes. Il importe nonobstant de prendre des mesures pour faciliter les besoin de référencement aux grands centres. C’est dans ce sens que le PAG 2 a prévu l’acquisition de 200 ambulances avec le développement du schéma de transport sanitaire avec une prise en compte du Service d’aide médicale urgente (SAMU). Dans les universités, des bourses d’excellence sont octroyées par l’Etat dans des spécialités de moins en moins disponibles afin d’offrir in fine toutes les capacités au système sanitaire béninois pour relever tous les défis en se passant si possible de l’évacuation. C’est d’emblée une option d’envergure sociale qui permettra à la santé publique de retrouver véritablement ses lettres de noblesse et de mieux servir le citoyen.