Lauréate du concours de PITCH organisé lors du Salon des banques et PME DE l’UEMOA (SBPME) édition 2021, Maison Horticole, une jeune PME, portée sur les fonts baptismaux depuis bientôt un an, évolue dans un univers peu connu du grand public ou longtemps laissé aux mains d’amateurs sans grande culture. Sortis tous d’une formation de cycle I en agronomie spécialité horticulture, trois jeunes béninois entendent révolutionner la pratique horticole au Bénin et par là, révéler leur pays. Nous sommes allés à leur rencontre et c’est Fleur Aimée Hounza, Responsable à la communication et au marketing, Secrétaire comptable de la jeune PME qui vous conduit dans l’univers fleuri de Maison Horticole.
- Vous êtes avec un groupe d’amis, promotrice de Maison Horticole, parlez-nous en…
Maison Horticole est une structure créée par trois personnes tous titulaires de licence en Horticulture et Aménagement des espaces verts à l’Université nationale d’agriculture depuis 2017, donc promotionnaires. Comme j’ai l’habitude de le dire, c’est la nature qui a fait son œuvre. Jamais on n’a imaginé un jour travailler ensemble. Après l’obtention des diplômes, chacun est parti acquérir plusieurs connaissances et c’est au cours du chemin que nous avons ressenti le besoin de mettre ensemble nos connaissances pour faire des merveilles. Ce qui fait la force de notre groupe, c’est d’abord le fait que nous marchons suivant le même objectif, on sait là où on va. Après cela chaque membre de l’équipe a son expérience personnelle de la vie active outre les connaissances de l’école qui aident énormément Maison Horticole à se révéler. Nous constituons ensemble le socle du développement de Maison Horticole.
- Être horticulteur au Bénin, qu’en pensez-vous ? Comment vivez-vous cette passion ?
Être Horticulteur au Bénin est une opportunité. Je me rappelle de mon passage à la Radio ORTB. Il y a un journaliste qui disait :« c’est vous les horticulteurs qu’on recherche maintenant ». Parce que nous sommes accomplis en ce qui concerne la connaissance… D’abord je tiens à rappeler que l’horticulture est une branche de l’agriculture qui prend en compte les cultures maraîchères, l’arboriculture fruitière, les plantes ornementales, les essences forestières et plantes médicinales. Donc nous contribuons à la sauvegarde de la biodiversité. En ce qui concerne la passion pour le métier… Quand je prends le domaine du maraîchage par exemple, ce qui fait mon bonheur c’est quand je vends par exemple de la pastèque à des clients et que les retours sont vraiment positifs, eux-mêmes reconnaissent la différence entre quelqu’un qui a appris cela comme étude et celui qui l’a appris sur le tas. Si bien qu’on me demande à quand la prochaine culture, mieux encore des pré-commandes enregistrées alors que la production n’a pas encore démarré. Dans le domaine de l’aménagement paysager, mon bonheur c’est quand après une prestation de service, que le travail parle de lui-même,qu’après avoir reçu les impressions du client, il m’appelle quelques jours après pour me dire qu’il y a une de ses connaissances qui désire aménager sa maison parce qu’elle a vu nos merveilles dans sa maison… C’est tout un plaisir de donner vie aux maisons, de produire en tenant compte des besoins du consommateur et surtout de produire pour sa santé car, la santé dépend de ce qu’on mange et de l’air qu’on respire.
- 3. Etes-vous réellement sollicitée et quel est à ce jour votre parcours dans la pratique ?
Oui nous avons des sollicitations dans le domaine de l’aménagement des espaces verts, l’installation des jardins agro-écologiques ainsi que l’installation des vergers et reboisements. A ce jour, nous remercions Dieu pour cet excellent parcours. Nous avons eu à travailler pour des particuliers dans leur maison, dans les restaurants, dans les entreprises, ainsi que des espaces à caractère festifs, au Bénin comme au Nigeria. Ces divers projets nous ont permis de valoriser notre savoir-faire : relier le goût du client en lien avec la nature, tout en valorisant notre patrimoine végétal et minéral. Chaque client avec qui nous traitons, nous permet d’acquérir de l’expérience dans l’exécution des marchés et nous nous améliorons.
- Avez-vous des partenariats avec des organismes publics, privés ou des particuliers ?
Pour le moment non. Cela fait partie de nos réflexions au quotidien. Nous essayons de faire du réseautage à travers les divers canaux afin d’être informés des opportunités et des stragéties à mettre en œuvre pour avoir des partenaires pour nos divers projets.
- Parlez-nous de vos ambitions dans l’horticulture
Nous envisageons d’ici 5 à 10 ans, avoir la plus grande exploitation agricole de la région et qui travaille avec une approche pédagogique pour une économie verte et durable, avoir une station viable et diversifiée de production des plantes ornementales et forestières, être le leader sur le marché d’aménagement paysager au niveau national et régional. Nous voudrions être le leader en consultation des entreprises, ONG et structures pour l’installation et la gestion de leurs activités dans une démarche agro-écologique et enfin, être un centre de référence d’éducation environnementale au niveau international.
- Vous êtes titulaire d’une licence en horticulture. A-t-on besoin de faire des études universitaires avant de se lancer dans ce métier et qu’est-ce qui fait votre spécificité ?
Non, on n’a pas besoin d’études universitaires pour se lancer dans le même domaine que nous. Cependant, ce qui fait notre Particularité est que pour le domaine de l’aménagement paysager, nous proposons un service basé sur le goût du client en prenant appui sur l’écosystème du milieu, valorisation des ressources autochtones et mise en avant des plantes avec leurs vertus. Les autres choses : Nous sommes dans une démarche agro-écologique. Nous envisageons plusieurs démarches afin de mettre en place ce grand volet de notre entreprise.
- Votre entreprise, Maison Horticole, fait partie des lauréats du concours de PITCH organisé lors du Salon des banques et PME DE l’UEMOA, édition2021. Qu’est-ce qui vous a permis d’en arriver là?
Nous avons participé à un concours de PITCH organisé lors du SBPME avec un jury composé pour défendre l’une de nos idées de projet dont la production de rejets d’ananas certifiée Cayenne lisse. Cela a impressionné l’équipe de jury qui nous a félicités. Ce qui nous a permis d’en arriver là, c’est l’engagement. Nous avons du potentiel que nous ne cachons pas.
- Solliciter les services d’un horticulteur, ça peut coûter environ combien et qui sont réellement vos cibles ?
Les coûts de nos services ou prestations dépendent du besoin du client, la taille du marché et du milieu. Toujours est-il que nous proposons des services adaptés aux moyens des clients. Nos cibles sont en général tous ceux qui aiment vivre dans un milieu naturel attrayant et accueillant aussi ceux qui désirent respirer de l’air pur et manger sain dans leur cadre de vie. Actuellement nous visons plus les propriétaires de maisons, les propriétaires de restaurants, les chefs d’entreprise et tout consommateur ayant le pouvoir d’achat.
- Avez-vous quelque chose d’autre à ajouter ?
Nous avons des projets et nous cherchons des soutiens afin d’avoir les facteurs de production pour la mise en œuvre de nos projets. L’environnement étant ce qu’il est, nous n’allons pas pouvoir aller dans les détails. Mais nos canaux sont ouverts à ceux qui souhaitent vraiment nous accompagner pour des discussions.
- 10. Votre mot de la fin
Je remercie toute l’équipe du journal L’économiste en particulier le DG, monsieur Léonard Dossou pour l’opportunité qui nous est offerte de nous révéler au monde à travers les colonnes du journal L’économiste. Nous restons disposés à faire bénéficier des services de notre entreprise à tous les lecteurs et à toute la population d’ici et d’ailleurs. Essayez-nous et vous n’allez pas regretter. Merci !
Par Bidossessi Oslo WANOU
Notes biographiques
Mahutondji Fleur Aimée HOUNZA, je suis titulaire d’une licence en Horticulture et aménagement des espaces verts à l’Université nationale d’agriculture depuis 2017. Après mon diplôme, j’ai eu à faire un stage en production et multiplication de plantes ornementales en 2018. Suite à cela je suis rentrée à Allada pour aller travailler la terre (j’ai produit ananas, tomate, maïs) avant de revenir à Cotonou. J’ai trouvé un job dans un restaurant en tant que coordinatrice des activités de la pâtisserie. Après un an, j’ai déposé le tablier pour un stage en aménagement paysager à la présidence. Je fais partie de ceux qui ont rendu la présidence attrayante pour l’indépendance 2020. J’étais là quand un matin après m’avoir présenté dans un groupe de jumelage entre mon O.L JCI et la JCI Antananarivo de Madagascar en tant qu’aménagiste paysagiste, un Sénateur m’écrit pour en savoir plus sur mon métier. A la suite de nos discussions, il m’invite à venir visiter sa maison pour lui offrir un plan d’aménagement. Vu mon dynamisme et mon côté proactif, il a commencé par me flatter avec des paroles valorisantes. Après exécution de ce projet, je me suis sentie plus grande et je me suis plus découverte. Voilà le début de mes tas de réflexion surtout que dans le même temps, le travail au Palais de la Marina n’allait pas vraiment. Deux amis promotionnaires(hommes) et moi avons décidé de créer une entreprise à trois. C’est ainsi qu’est née« Maison Horticole » qui fêtera un an bientôt.
Nous avons commencé sans capital. Nos mains font la magie à notre place et puis un peu de communication autour. « Maison Horticole » s’occupe de l’aménagement paysager de votre maison, de la décoration intérieure et extérieure avec les plantes ornementales, de l’entretien de vos jardins, de l’installation des essences forestières sur vos parcelles et de la multiplication et la vente des plantes ornementales, essences forestières et médicinales. Nous produisons aussi de l’ananas et sous peu, nous allons nous spécialiser dans la production Bio des produits maraichers…
Je dois signaler que quand j’allais commencer l’université, il m’a été un peu difficile de convaincre mon entourage, surtout vu mon âge dans le temps et pire Kétou (Ollo) où était l’école d’agriculture. Mais l’argument que je donnais était qu’à la fin, j’allais devenir entrepreneure en production végétale. Mais l’aménagement paysager a pris le dessus.