La mort a encore fait parler d’elle, surtout dans le monde de la presse béninoise de manière foudroyante et impitoyable. L’on pouvait penser à tout sauf la scène vécue hier par les hommes des médias du quotidien « L’économiste ». L’irréparable était arrivé sur la personne de Casimir Totchékpo, précédemment directeur commercial et financier dudit journal. Comme à l’accoutumée, il était venu au service tôt ce matin du mardi 25 septembre 2018. Après avoir exécuté quelques tâches, il a échangé quelques paroles de blagues avec certains collègues de service. Casimir avait décidé alors d’honorer des rendez-vous professionnels en ville. Ayant remarqué que le chauffeur du véhicule de service était sur d’autres fronts, Casimir s’était résolu à faire ses courses avec sa moto. A l’heure de la pause, il avait remis sa moto à son épouse lui permettant aussi de faire quelques courses. Humble de nature, Casimir avait pris un taxi-moto pour se rendre à Akpakpa où il voulait rencontrer un partenaire du journal. A 14h 03 minutes, je l’appelais pour lui expliquer certaines démarches que j’ai effectuées dans la matinée. Il me disait au téléphone qu’il sera au bureau dans l’après-midi pour achever quelques travaux. C’était au cours de la conférence de rédaction de la journée que le téléphone de Joël Yanclo, un journaliste de la rédaction, retentissait. Au bout du fil, il avait Crespin, le monteur de notre journal « L’économiste ». Ce dernier lui annonçait que Casimir venait d’être victime d’un choc dans la circulation. Tout le monde pensait que s’était un fait banal. Joël a décidé d’aller à son secours. Du coup, Crespin appela de nouveau Joël pour lui dire qu’il venait d’appendre que son cas est grave et que Casimir serait admis aux urgences du Centre national Hospitalier et universitaire (Cnhu). Joël était précipitamment parti à l’hôpital. J’ai aussi informé aussitôt le directeur général du journal Léonard Dossou actuellement en voyage à l’étranger. Il m’a rappelé d’aller vite à l’hôpital pour m’enquérir de la situation afin de lui en rendre compte. Rapidement, j’ai mobilisé une équipe composée de Abdul Wahab ADO, Oslo Bidossèssi et Félicienne Houessou pour y aller. Dans la salle des urgences du Cnhu, l’ambiance était lourde et morose. Les malades trainaient partout et qui se tordaient de douleur. De loin, j’ai observé la présence de Crespin et de Joël, nos collègues du journal. Les visages remplis de tristesse et les yeux hagards, ils m’ont demandé de jeter un coup d’œil dans la salle en face de nous. La porte largement ouverte, je n’ai pas eu de la peine à voir plusieurs médecins et autres agents de santé autour d’un corps presque nu qu’ils tentaient avec force de réanimer. Je vous épargne du reste parce que c’était affreux pour moi de retrouver Casimir dans cet état. J’ai simplement attrapé ma tête de mes deux mains en implorant le ciel et les mânes de nos ancêtres de lui sauver la vie. Ne pouvant plus supporter le choc de ce moment, j’ai dû sortir de la salle afin d’éviter d’être étouffé. Chacun cherchait à retrouver le contact de l’un de ses parents. Wahab, Crespin et Joel appelaient tous les médecins du Cnhu pour sauver Casimir du pire. Le Dg Léonard Dossou informé de la situation a donné des ordres à sa secrétaire particulière Ella Viviane de nous rejoindre vite pour nous apporter une importante somme d’argent pour faire face aux charges et soins médicaux. Elle était arrivée avec la nouvelle stagiaire de Casimir, mais trop tard. Une infirmière était venue nous annoncer la dure et fatale nouvelle. Casimir est passé de vie à trépas. Il est parti sans nous dire au revoir. Une morte brutale qui a balancé sa vie dans un autre monde. Selon les témoins, Casimir était debout sur le trottoir du sens giratoire de l’Abattoir à Akpakpa lorsqu’un véhicule de marque Camry en pleine allure a percuté violemment ses deux jambes. Casimir s’écroule brutalement en poussant des cris stridents pour alerter la foule du malheur qui lui arrivait. Les policiers postés à ce carrefour ont appelé les sapeurs pompiers qui finalement l’ont transporté à l’hôpital. Inimaginable scène. Beaucoup de sang perdu. Nous étions désemparés comme son épouse qui était complètement inconsolable devant le décès de son tendre mari. Casimir Totchékpo, large sourire candide, était toujours un agent dévoué, dynamique et rompu à la tâche à tel point qu’il était devenu pratiquement le numéro 2 de l’Agence « Chez Vous » et du quotidien « L’économiste ». Il avait totalement la confiance du directeur général Léonard Dossou qui lui confiait toutes les grandes missions. Disponible et toujours à l’écoute de ses collègues, Casimir Totchékpo était le prototype des agents dont l’agence avait besoin. Parti dans la fleur de l’âge à moins de 30 ans, il a laissé une veuve et deux orphelins encore à bas âge. Quel gâchis ! Que son âme repose en paix.