Pour le développement des économies des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), le bilan des activités économiques de 2018 des Etats de l’union est au vert dans la plupart des nations.
Abdul Wahab ADO
Les signaux sont au vert dans la majorité des économies de l’Uemoa en 2018. Selon le rapport de surveillance multilatérale dans l’espace en 2018, l’activité économique de l’union à enregistré un taux de croissance de 6,6% comme en 2017, dans un contexte de stabilité des prix. Le taux d’inflation est établi à 0,9% contre 0,8% en 2017, en liaison avec le bon approvisionnement des marchés en produits de grande consommation dans la plupart des Etats membres. Pour 2019, il est attendu un taux de croissance de 7,0%. L’exécution des opérations financières des Etats s’est traduite en 2018 par une réduction du déficit budgétaire global, en liaison principalement avec un bon niveau de mobilisation des recettes et dons. Le déficit global représenterait 4,0% du PIB contre 4,3% en 2017. Pour 2019, le déficit global représenterait 3,0% du PIB. Le déficit courant hors dons de la balance des paiements est ressorti à 7,8% du PIB contre 7,4% en 2017. En liaison avec la progression de ses contreparties, la masse monétaire s’est consolidée de 5,6% à fin septembre 2018 par rapport à la situation à fin décembre 2017. Sur la base du cadrage macroéconomique établi par la Banque Centrale en octobre 2018, il est prévu à fin décembre 2018, une hausse de la masse monétaire de 9,8%. En matière de convergence, un seul Etat membre a respecté les trois critères de premier rang en 2018, contre trois Etats membres en 2017.
Les taux de croissance des pays en hausse
L’économie des Etats s’est consolidée l’année dernière dans l’Uemoa. Car, par pays, le taux de croissance se présenterait en 2018 comme suit : Bénin (6,8%), Burkina Faso (6,7%), Côte d’Ivoire (7,7%), Guinée-Bissau (3,8%), Mali (5,1%), Niger (5,2%), Sénégal (6,8%) et Togo (4,8%). Cette performance est imputable aux réalisations dans certains secteurs d’activités. La bonne tenue du secteur primaire serait en rapport avec la hausse de la production agricole consécutive à la poursuite des actions conduite dans le cadre de la mise en œuvre des programmes nationaux de développement agricole dans les Etats membres. Le secteur secondaire serait porté par la bonne tenue des BTP, en liaison avec la poursuite des travaux de construction d’infrastructures de base et le dynamisme des industries extractives. Les performances du secteur tertiaire proviendraient de la bonne tenue des branches « commerce » et « transports et communications ». L’évolution du commerce serait en relation avec la commercialisation des produits agricoles. Les résultats attendus au niveau des transports s’expliqueraient par la modernisation des infrastructures portuaires et aéroportuaires, alors que la bonne tenue des communications serait en rapport avec les différentes innovations des sociétés de télécommunication et la promotion de nouveaux services.
Augmentation de la collecte des recettes publiques des Etats dans l’Uemoa
Il y a une hausse de mobilisation des recettes financières en 2018 des pays de l’espace. Les recettes totales progresseraient de 10,3% pour représenter 18,6% du PIB contre 18,3% en 2017. Cette progression serait induite par un accroissement des recettes fiscales de 12,2%, entrainant un taux de pression fiscale de 16,2% contre 15,7% en 2017. Le niveau attendu des recettes serait impulsé par les mesures d’élargissement des assiettes ainsi que le renforcement des contrôles, de la lutte contre la fraude et de l’interconnexion des régies. Les plus fortes progressions sont attendues au Niger (+23,8%), au Togo (+13,4%) et au Mali (+11,4%). Par pays, le taux de pression fiscale en 2018 se présenterait comme suit : Bénin (14,8%), Burkina Faso (17,4%), Côte d’Ivoire (16,5%), Guinée-Bissau (9,6%), Mali (15,6%), Niger (14,9%), Sénégal (16,0%) et Togo (21,0%). Les recettes non fiscales augmenteraient de 11,0% pour représenter 2,1% du PIB en 2018, en liaison avec les recettes liées aux licences payées par les sociétés de téléphonie. Les dons seraient en hausse de 16,6% pour représenter 2,4% du PIB en 2018 contre 2,2% en 2017. Cette hausse concernerait tous les Etats membres, à l’exception du Mali. Il faut remarquer que l’exécution des opérations financières des Etats se traduirait en 2018 par une baisse du déficit global, hors dons, et du déficit global. Pour ce qui concerne les dépenses totales et prêts nets, ils progresseraient de 9,1% pour représenter 24,9% du PIB. La progression résulterait principalement des hausses au Togo (+28,7), au Niger (+15,8%), au Sénégal (+12,3%), au Mali (+10,6%) et en Guinée-Bissau (+9,2%). Elle serait portée par les dépenses en capital, en hausse de 14,4% et des dépenses courantes (+7,4%). Les paiements au titre des intérêts de la dette augmenteraient de 17,7%. Les hausses les plus importantes seraient enregistrées au Togo (+46,0%), au Burkina Faso (43,4%), au Niger (+26,7%) et au Bénin (+24,9%).
Selon le rapport de surveillance multilatérale de l’Uemoa, l’accroissement des dépenses en capital serait lié à la poursuite des travaux de construction d’infrastructures socio-économiques contenus dans les plans de développement en cours de mise en œuvre dans les différents Etats membres. La hausse attendue serait particulièrement élevée au Togo (+83,9%), au Niger (27,4%) et au Sénégal (+27,1%). Au total en 2018, le déficit global, hors dons, et le déficit global représenteraient respectivement 6,3% et 4,0% du PIB contre 6,5% et 4,3% en 2017. Le taux d’endettement de l’Union ressortirait en 2018 à 47,8% contre 45,4% en 2017. A l’horizon de convergence fixé en 2019, le solde global, dons compris, sur le PIB nominal serait de -3,0% contre -4,0% en 2018. Quant au solde global, hors dons, il serait de -5,3% du PIB nominal contre -6,3% en 2018. L’amélioration de ces soldes résulterait de la hausse modérée des dépenses conjuguée à une mobilisation plus importante des recettes. Par ailleurs, des recommandations ont été formulées pour booster les économies ouest africaines en 2019 au terme du bilan de 2018.