Une nouvelle enquête publiée la semaine dernière par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) révèle que les trois principaux avantages perçus par les petites et moyennes entreprises (SME) grâce à l’adoption d’outils numériques sont une rentabilité accrue (47%), l’extension de la clientèle (41%) et l’amélioration de la productivité (40%). Cette enquête intervient dans un contexte où la digitalisation gagne de plus en plus du terrain dans le secteur de l’entrepreneuriat et devient un outil incontournable. Malgré cela, alors que bon nombre d’entrepreneurs manifestent la volonté de digitaliser leurs PME, les défis restent de taille et certains semblent insurmontables.
Issa DA SILVA SIKITI
« Les outils numériques renforcent la résilience des PME. Ils les aident à rationaliser leurs opérations, à identifier et exploiter de nouveaux marchés et à accéder à de nouvelles formes de financement. Ce faisant, ces outils ont joué un rôle essentiel en soutenant les entreprises pendant la pandémie de Covid-19 et les aident désormais à s’adapter à de nouveaux chocs, notamment les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, l’inflation et le resserrement des conditions de crédit », souligne le rapport.
Adeline, entrepreneure de 48 ans, qui initialement avait des regrets d’avoir dépensé beaucoup d’argent pour numériser son business et se posait constamment des questions de savoir si cela valait vraiment la peine, se réjouit. « Ce que j’ai constaté en l’espace d’une année seulement est incroyable », raconte-t-elle.
Pourtant, malgré les nombreux avantages qu’apportent la digitalisation, beaucoup de PME ne sont pas encore passées au numérique, regrette l’OCDE dans ce rapport, les avertissant qu’elles risquent d’être encore plus à la traîne avec le lancement et l’adoption généralisée de modèles de l’intelligence artificielle (IA) générative.
C’est le cas de Joël, entrepreneur de 44 ans, qui déclare que ce n’est pas facile. « D’abord, il me faut des gens qui ont du talent et des compétences pour conduire ce processus à bon port. Il y a aussi le problème du coût, c’est trop élevé par rapport à mes capacités financières et ceci nécessite des appuis extérieurs », confie-t-il.
L’enquête de l’OCDE attire l’attention sur les obstacles de longue date à la numérisation, notamment le manque de temps pour la formation (43%), les coûts de matériel et de maintenance (37%) et le manque de talents et de compétences (27%). « En particulier, à mesure que les technologies numériques remodèlent les lieux de travail, des stratégies réfléchies de développement des compétences peuvent faciliter la transition pour les travailleurs ».
L’OCDE rappelle que la coopération entre les gouvernements, les grands et petits fournisseurs de services numériques, les PME et les entrepreneurs est essentielle pour garantir la transformation numérique continue des PME et leur contribution fondamentale à une économie plus productive et durable.
« Des obstacles considérables doivent être surmontés. L’accès limité aux compétences et à la formation numériques, ainsi que le manque de temps et les ressources financières nécessaires pour investir et entretenir les solutions matérielles et logicielles réduisent le potentiel d’adoption des technologies numériques par les PME », conclut le rapport.