Produit de grande consommation, l’oignon cultivé au Bénin est en proie depuis peu à une importante hausse de prix sur le marché.
Bidossessi WANOU
De Kpahou à Agoué en passant par Karimama, Malanville, Sèmè-Kpodji et autres, se procurer de l’oignon, n’est plus chose aisée. La cherté règne en maître, ce qui a de véritable impact sur la bourse du consommateur. De 15.000 FCFA à 55.000 FCFA, le prix de l’oignon a presque quadruplé. Seul l’oignon rouge le plus souvent attribué à la production locale est moyennement accessible, attire plus les consommateurs. Chez les revendeurs, les tas d’oignons livrés à 100 F ou 200 FCFA ont été totalement réduits. Celui de 100 est même passé à 200 FCFA et celui de 200 FCFA a carrément disparu pour laisser place à une quantité un peu plus importante mais vendue à 500 FCFA. L’unité, jadis cédée à 25Fcfa, 50 Fcfa est désormais est vendue soit 50 FCFA, le plus petit morceau ou encore 3 unités à 125 FCFA selon la vendeuse. A Cotonou, le sac est cédé entre 70.000 et 75.000 Fcfa. Cette enchère est liée à la saison qui s’annonçait déjà bonne quand les premières pluies sont venues causer du tort à la culture. En effet, les grossistes même s’approvisionnent à des prix élevés. Bertille Amahoué, grossiste explique: « le prix de vente est lié au prix d’achat. Actuellement, nous même, nous payons cher. Les billons qu’on nous vendait à 500 FCFA ou 800 ont augmenté de prix jusqu’à 2500 voire 3000 FCFA. Selon que la taille du billon est plus longue, c’est plus cher. Chez les producteurs de Kpahou et Agoué, les billons plus longs, environ 10 mètres, qui étaient vendus à 2500 FCFA sont aujourd’hui vendus à 8000 FCFA voire 10.000 FCFA chez certains. Selon d’autres producteurs, cette hausse de prix remonte à plusieurs mois déjà. Elle est liée à l’inondation dans le bassin du Niger qui a affecté une partie des cultures au Nord Bénin sachant que Malanville, localité frontalière au Niger est l’une des principales zone culturale de ce légume. C’est du moins ce qu’a confié Salimatha Aboudou, grossiste au marché Tokpa.
La tomate, un relais
Face à la situation, la tomate, fruit de plus en plus disponible, est devenue un complément privilégié en cuisine et pend une grosse partie. « Nous n’en pouvons plus. Heureusement que la tomate est un peu plus accessibles et nous en profitons. On prend une grande quantité et on complète un peu d’oignon ». Restauratrice, Albertine Hounou a fait la même option. « Selon la période, nous utilisons plus de tomates quand c’est sa saison et l’oignon quand c’est cela qui est moins cher. Actuellement, c’est la tomate qui est plus accessible sur le marché et donc, c’est ça nous payons plus ». En clair, l’oignon prend de la valeur sur le marché et cela pourrait perdurer en raison des fêtes de fin d’année qui s’approchent. Selon Didier Tchotossou, c’est une période de forte demande et cela pourrait compliquer les choses. C’est dire que le marché de l’oignon est vraiment en forte augmentation et la période des fêtes de fin d’année constituerait un prétexte pour plus de cherté.