(Nécessité de créer un Comité scientifique de surveillance des diplômes)
Entre le Bénin et le Nigéria, l’accréditation des diplômes universitaires a du plomb dans l’aile. Au lendemain d’une enquête journalistique qui fait état de fraude dans la délivrance des diplômes universitaires au Bénin et au Togo, une suspension temporaire de l’évaluation et de l’accréditation des parchemins a été prononcée.
Falco Vignon
Valides jusqu’à un passé récent pour servir dans le système professionnel nigérian, les diplômes universitaires du Bénin et du Togo ne le sont plus, jusqu’à nouvel ordre. Et pour cause, une « affaire de faux diplôme ». Selon les informations rapportées par la partie nigériane, cette décision fait suite à un rapport d’enquête du quotidien nigérian « Daily » intitulé « Révélation : Comment un journaliste du Daily Nigérian a empoché un diplôme universitaire à Cotonou en 6 semaines », publié le 30 décembre 2023. Déplorant le fait que « certains Nigérians déploient des moyens néfastes et des méthodes inadmissibles pour obtenir un diplôme dans le but final d’obtenir des opportunités d’emploi pour lesquelles ils ne sont pas qualifiés », le gouvernement du Président Tinubu a, très tôt, décidé de la suspension de l’évaluation et de l’accréditation des diplômes délivrés par les universités du Bénin et du Togo. Selon la déclaration du mardi 2 janvier, signée par Augustina Obilor-Duru au nom du directeur de la presse et des relations publiques du ministère fédéral de l’Éducation, la suspension persiste en attendant les résultats d’une enquête impliquant les ministères des Affaires étrangères et de l’Éducation du Nigéria et des deux pays ainsi que le Département des services de sécurité de l’État (DSS).
Soigner l’image du Bénin
Au-delà de rétablir de bonnes relations commerciales avec le grand voisin de l’Est, le Bénin se doit de travailler, et ce, de concert avec les promoteurs des universités privées qui accueillent en grand nombre les étudiants nigérians, à assurer une bonne qualité dans la formation et surtout, à délivrer des diplômes authentiques. Ce qui va de l’image du Bénin qui continue d’être considéré comme l’un des meilleurs pays francophones offrant une formation de qualité aux apprenants. Face à cette « supposée faille » constatée dans la délivrance des diplômes universitaires, ne serait-il pas commode pour les deux parties (Bénin-Nigéria) y compris même le Togo, de mettre sur pied un Comité scientifique pouvant suivre la délivrance des diplômes à tout étudiant nigérian et vis-versa ? Ce choix permettra non seulement de lutter contre les faux diplômes mais aussi la collaboration entre les deux parties en ce qui concerne les besoins réels en matière de formation. Aussi, cela permettrait-il de sauver l’aspect business que revêt la mobilité des étudiants nigérians au Bénin.