(Noms et profils)
Trois Cardinaux africains figurent parmi les favoris au ST siège de Vatican. Il s’agit de Peter Appiah Turkson du Ghana et du cardinal Fridolin Ambongo, voix puissante du mouvement pour la paix en République démocratique du Congo, un pays meurtri par des décennies de violences. Le nom du Cardinal de la Guinée (Conakry) est aussi évoqué. Mais, d’autres candidats venus d’Asie, d’Europe peuvent contrebalancer cette tendance.
Belmondo ATIKPO
Jamais un Cardinal africain n’a été hissé au rang du chef de l’Eglise catholique. Cette fois, l’Afrique compte dans ses rangs, des cardinaux susceptibles d’accéder à cette place de prestige. Des 252 cardinaux encore en vie, 135 sont admissibles à devenir le prochain souverain pontife, puisqu’ils sont âgés de moins de 80 ans. Le conclave (assemblée des cardinaux admissibles réunis pour élire un nouveau pape) est convoqué 15 à 20 jours après la mort du pape. Celui-ci débutera entre le 6 et le 11 mai 2025. Au cours de l’histoire, la vaste majorité des papes ont été d’origine italienne.
Jean-Paul II, élu en 1978, était toutefois d’origine polonaise. Ont suivi l’élection de l’Allemand Benoît XVI et celle de l’Argentin François. L’un des cardinaux africains les plus influents, Peter Appiah Turkson a souvent été présenté parmi les favoris pour devenir le premier pape noir de l’Église. Le cardinal Fridolin Ambongo de la RDC, 63 ans, est aussi cité dans les coulisses pour prendre la succession du Papa François. Le candidat de l’Afrique, le Guinéen Robert Sarah, représente une figure conservatrice de premier plan. Candidat officiel de la « faction » conservatrice, l’ancien archevêque de Conakry est très influent sur le continent africain. C’est un grand défenseur du célibat des prêtres, thème brûlant de l’Église, qui s’est opposé au pape François sur de nombreux sujets (l’immigration, le retour de la messe prononcée en latin, son opposition au mariage homosexuel, entre autres). Bien qu’il soit à la retraite depuis février 2021, il reste « papabile » (il est possible de l’élire pape).
Il atteindra les 80 ans le 15 juin 2025. Le Philippin Luis Antonio Gokim Tagle (67 ans), ex-archevêque de Manille représente l’Asie pour cette succession au Vatican. Ce théologien progressiste proche de François est un très bon communicant, actif sur Facebook et Youtube. « Pasteur proche des pauvres », Luis Antonio Tagle est apprécié pour son charisme, sa simplicité et son engagement social. Jean-Marc Aveline, archevêque du diocèse de Marseille (fait cardinal en août 2022) figure parmi les favoris dans la course. Né en Algérie en 1958, il est prêtre depuis 1984 et est connu pour son engagement en faveur des questions migratoires, aligné sur celui du pape François. Il était ainsi considéré comme un homme de confiance par ce dernier, et a accueilli le souverain pontife à Marseille à l’été 2023. Trois Italiens font partie des plus pressentis pour succéder au pape François.
Il y a le cardinal Pietro Parolin (70 ans). Secrétaire d’État du Vatican, il est considéré comme le numéro 2 du Saint-Siège. L’archevêque de Bologne, le cardinal Matteo Zuppi (69 ans) est aussi souvent cité. Il est connu pour son engagement social, envers les migrants et les personnes homosexuelles. Enfin, le cardinal Pierbattista Pizzaballa (59 ans) est le patriarche latin de Jérusalem. Bien que grand connaisseur du Moyen-Orient – il est notamment intervenu auprès des Chrétiens de Gaza – il pourrait être écarté en raison de son jeune âge. Parmi les papabiles, beaucoup d’autres évêques sont fréquemment cités comme potentiels successeurs au Saint-Siège. C’est le cas du premier cardinal suédois de l’histoire, l’évêque de Stockholm Anders Arborelius, 75 ans, ou encore de l’Allemand Gerhard Müller, l’un des principaux opposants au pape Jorge Mario Bergoglio.
Quid de l’élection au pape
Après le décès d’un pape, un nouveau pontife doit être élu, dans les quinze à vingt jours qui suivent. Depuis des siècles, il est toujours choisi parmi les cardinaux, ces évêques de haut rang qui conseillent le pape, bien que tout homme baptisé puisse prétendre au titre. Ces derniers sont tout d’abord convoqués au Vatican, tandis que le gouvernement de l’Église est confié au collège des cardinaux, qui se charge des affaires courantes.
Le vote se tient dans la chapelle Sixtine, à huis clos, sans aucune communication vers l’extérieur. Là, l’ensemble des cardinaux (environ 120) prêtent serment, la main sur les évangiles et entament une session de votes pour désigner le successeur. Seuls les cardinaux âgés de moins de 80 ans sont autorisés à voter lors du Conclave. Une fois les votes dépouillés, le résultat est annoncé avec le fameux déclenchement d’une fumée blanche (ou noire si les cardinaux ne se sont pas mis d’accord), visible depuis la place Saint-Pierre. Après François, qui est en lice pour devenir le 267e pape de l’Histoire ? Plusieurs noms circulaient déjà ces dernières semaines.