Confronté à une pénurie de gaz depuis quelque mois, le Niger a décidé de se tourner vers son voisin du sud. Ainsi, la Société nigérienne des produits pétroliers (Sonidep) a déjà importé du Bénin 5000 tonnes de gaz de pétrole liquéfié (Gpl).
Félicienne HOUESSOU
Le Bénin vient de dégoter un nouveau marché de réexportation du gaz domestique. Dans l’intervalle de quelques mois, le pays a exporté 5000 tonnes de gaz vers le pays d’Issoufou Mahamadou. Selon les informations communiquées par les responsables de la Société nigérienne des produits pétroliers (Sonidep), cette transaction est venue renforcer la quantité de gaz disponible au Niger. La République du Niger compte sur le Bénin pour pallier sa pénurie de gaz domestique. Car, la Société de raffinage de Zinder (Soraz) n’arrive plus à satisfaire la demande de gaz domestique qui croît sans cesse dans le pays. D’après le ministère du Commerce nigérien, ces dernières années, le besoin en gaz domestique a progressé de manière fulgurante passant de 3000 tonnes à 35000 tonnes. «De nos jours où l’utilisation du gaz butane s’est fortement accrue dans le pays surtout dans les grandes agglomérations, la Sonidep a pris de mesures pour assurer la disponibilité du produit sur l’ensemble du territoire», a indiqué Bio Abdourahamane, responsable de la communication de la Sonidep, lors d’un point de presse organisé le 22 mai 2020 au siège à Niamey. Selon ses dires, l’approvisionnement du Gpl à partir du Bénin permet de desservir la zone Ouest du pays. La Soraz en raison de 7 citernes par jour servira désormais à ravitailler les zones Est. Alors que le besoin national équivaut à 14 citernes par jour en période de forte demande, les autorités nigériennes ont instruit les opérateurs à s’approvisionner soit à la Soraz soit à Cotonou en fonction de la destination pour éviter la sous-alimentation de leurs réseaux. C’est une forte collaboration qui vient de naitre entre les deux pays, car, l’option irréversible du Niger à lutter contre la désertification et à freiner la coupe abusive de bois, est une option soutenue depuis 2012. Selon les autorités nigériennes, elle se concrétise grâce à l’encouragement des populations à l’utilisation du gaz dans les ménages en abandonnant progressivement l’usage du bois comme moyen de production énergétique familial.