Le Nigeria et le Bénin partagent une frontière de 704 km à travers laquelle s’exerce un important commerce semi informel avec un fort impact sur le budget du Bénin, essentiellement douanier et fiscal. Une opportunité que le Bénin n’exploite pas selon maître Sadikou Alao, Président du Groupe d’Etudes et de Recherches sur la Démocratie et le Développement Economique et Social en Afrique (GERDDES-Afrique), reçu sur l’émission Version originale de la chaîne de télévision carrefour ce dimanche 10 juin 2018. Ainsi, il recommande la création des entreprises communautaires.
Le Nigéria s’industrialise à toute vitesse. Il urge donc que le gouvernement béninois développe une stratégie de productions et offres nationales en lieu et place de celle du statut actuel d’économie de transit que nous sommes pour ce grand voisin. Selon l’intervention du Président du GERDDES-Afrique, maître Sadikou Ayo Alao, il convient d’offrir des produits et services compétitifs dont le Bénin détient la capacité productive. A défaut de la création d’un marché à la frontière avec le Nigeria avec pour objectifs de lancer les activités d’agro-industries de transformation et mettre fin à la pure réexportation, maître Alao exhorte l’Etat béninois à créer des entreprises communautaires dans les secteurs qui intéressent ce vaste marché de 200 millions d’habitants. Cette idée permettra de faire disparaître la réexportation vers le Nigéria et de promouvoir la valeur ajoutée locale. « Tous les pays d’Afrique envie la position géographique du Bénin à cause du voisin Nigéria. Mais la politique économique du Bénin actuellement semble radicalement être tournée contre le Nigéria. Il y a tellement de possibilité pour nous de profiter du développement économique du Nigéria », a-t-il remarqué. Il informe que sur le plan de l’économie numérique la fibre optique que le Bénin achète à des prix exorbitants ailleurs, est 4 fois moins chère et disponible au Nigéria. Les filières agricoles telles que le maïs, manioc, gari, palmistes, huile végétale, igname, fruits et légumes sont des secteurs d’activités à promouvoir. De plus, l’élevage du porc, du lapin, des poissons, des poulets … ne sont pas à négliger. Comme le disait l’analyste financier, Alain Noudogbessi il y a peut, ‘’ il faut aller vite car… notre voisin est engagé dans un processus de modernisation qui pourrait davantage nous fragiliser si nous ne créons pas les premiers un minimum de dépendance en notre faveur’’. Au cours de cette émission sur ‘’Le mode de gouvernance du Président Patrice Talon’’, maître Sadikou Ayo Alao en sa qualité de président du GERDDES-Afrique a confié que la gestion du Port autonome de Cotonou par le port d’Anvers et le retour du Programmes de vérification des importations (PVI) sont deux erreurs que le gouvernement du Président Patrice Talon doit corriger pour la traçabilité et les besoin de l’Etat en matière de recette douanière. Par ailleurs, il recommande au Chef de l’Etat de faire une pause pour trouver le consensus avec le peuple.
Félicienne HOUESSOU