Après la vie personnelle et professionnelle, le numérique, fait incursion dans le secteur de la santé. Cette révolution ne peut, certes, remplacer les hôpitaux physiques mais, elle peut apporter des solutions grâce à la télémédecine.
Félicienne HOUESSOU
La course à l’innovation propulse le marché de l’e-santé qui est en pleine expansion aujourd’hui. Grâce au facteur innovation, les téléconsultations ont connu une hausse importante en volume, sur fond de crise sanitaire et de confinements. Le rapport « Global Health Outlook 2020 » publié en octobre 2019 par la société de conseil Frost & Sullivan indique que la valeur de l’e-santé, au niveau mondial, est estimée à 234,5 milliards de dollars à l’horizon 2023. Entre 2019 et 2023, le rapport prévoit une hausse de 160 % de la valeur du marché mondial de l’e-santé. Avec la possibilité de bénéficier de subventions publiques pour développer des produits ou solutions e-santé, de nombreuses start-up, appuyées par des investisseurs, se sont positionnées sur ce marché mondial. En 2020, ces start-ups auraient levé plus de 14 milliards de dollars, selon la plateforme Crunchbase. Les géants de la tech aussi ne manquent de profiter de ce marché en ébullition. A titre d’exemple, Google travaille avec la fédération hospitalo-universitaire américaine Mayo Clinic et la chaîne hospitalière HCA Healthcare pour optimiser le traitement de patients via l’intelligence artificielle. Sans oublier son acquisition du spécialiste des terminaux de santé connectée Fitbit finalisée début 2021. Selon le rapport « High Tech Health : Exploring the African E-health Startup Ecosystem » de l’année 2020, le nombre de start-up actives dans le domaine des technologies de la santé sur le continent a augmenté de 56,5% au cours des 3 dernières années, avec 180 établissements actuellement en activité.
Favoriser l’accès aux soins en Afrique
Les technologies de la santé comprennent l’accès aux plateformes médicales, l’assistance numérique et le partage des informations vitales. Les médecins et les patients adoptent progressivement la télémédecine et d’autres outils numériques pour des consultations ou pour dispenser des soins depuis le début du Coronavirus. Applications mobiles, e-prescriptions, prises de rendez-vous en ligne, chatbots médicaux pour répondre aux questions des patients, capteurs portables pour l’autogestion des maladies chroniques, réalité virtuelle pour traiter la douleur… Autant de technologies numériques qui, selon les spécialistes, pourraient répondre à de nombreux enjeux liés à la santé mais aussi améliorer le système de santé en pleine épidémie de la Covid-19. L’e-santé, véritable réservoir de croissance, pourrait aider à résoudre de nombreux problèmes d’ordre sanitaire comme le vieillissement de la population ou l’augmentation des maladies chroniques. Egalement, l’innovation technologique appliquée à la santé permettrait d’alléger les tensions sur les systèmes de santé en déficit, favorisant notamment une médecine prédictive capable de prévenir certaines maladies comme le diabète ou l’hypertension artérielle. L’e-Santé bénéficie de toutes les avancées technologiques permettant une accélération et une diversification des services entre hôpitaux, professionnels et patients dans les pays développés maitrisant leurs systèmes de santé. Elle permettra à coup sûr, de libéraliser l’accès aux soins dans les pays en voie de développement. Cependant, de nombreuses initiatives de l’e-Santé naissent déjà en Afrique.
Quelques initiatives qui émergent en Afrique
Le continent connaît un bel essor technologique, profitant ainsi au secteur de l’e-Santé. Ainsi, plusieurs initiatives ont vu le jour ces dernières années : l’application ‘’Dis-moi-doc’’ au Bénin ; la Télémédecine en Tunisie pour pallier au manque de médecins spécialisés et réduire ainsi les déserts médicaux ; le club de suivi médical de proximité ‘’Allô Docteur/Bénin’’ ; les couveuses connectées au Cameroun ; la couverture santé par la souscription à une assurance via le mobile au Kenya ; Hub pedia3c au Bénin ; les programmes de sensibilisation et d’information sur les questions de santé par des SMS et messages vocaux au Burkina ; la valise de télémédecine connectée et équipée d’un échographe pour les consultations prénatales au Sénégal…