Porté par une volonté d’intégration, le droit d’établissement dans l’Uemoa enregistre, en dépit des quelques difficultés de déplacements, une croissance continue. De 2017 à 2023, le taux de mise en œuvre de cette recommandation communautaire s’affiche à 62%.
Sylvestre TCHOMAKOU
Autrefois rêvés, la libre circulation et le droit d’établissement des professions libérales dans les Etats membres de l’Uemoa, progressivement, se concrétisent, facilitant l’exercice des professions libérales au sein de la région. Portée par les articles 4, 91 et 92 du Traité de l’Union engageant les Etats membres à créer un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services, des capitaux, etc., cette facilité, au cours des cinq (05) dernières années, semble tenir la promesse des fleurs. Selon le rapport général 2023 de la revue annuelle de l’Union, les textes régissant la libre circulation et le droit d’établissement des professions libérales affiche un taux moyen de mise en œuvre de 62% contre 60% en 2022 ; 58% en 2021 ; 54% en 2020 ; 48% en 2019 ; 40% en 2018 et 23% en 2017.
Ces performances, bien qu’encore faibles par rapport au parcours (30 ans d’existence bouclé en janvier 2024), sont le résultat de l’engagement de chacun des pays à renforcer l’intégration. Toujours selon le rapport, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et la Guinée-Bissau ont respectivement enregistré 50%, 86,88%, 57,5% et 34% dans la mise en œuvre de ces recommandations en 2023. Le Mali, le Sénégal et le Togo affichent respectivement 76%, 75% et 48% au cours de la période. Pour ce qui est du Niger, on note un taux de 70% au titre de la revue 2022.
Un levier pour une croissance inclusive
La mise en œuvre progressive du droit d’établissement au sein de l’Uemoa contribuera, à n’en point douter, à une meilleure répartition des compétences à travers la région. Ce processus renforce la mobilité des talents, la création de nouveaux services et une plus grande diversité économique, tout en offrant aux citoyens un meilleur accès aux services professionnels, facteur nécessaire au développement économique et social. Toutefois, les écarts de mise en œuvre entre les pays membres montrent qu’il reste encore des défis à relever pour harmoniser cette intégration et maximiser les retombées positives pour l’ensemble de la communauté.