Selon la revue N°13 Focus Eco Bénin parue en juillet 2024, la collecte des recettes par la Dircetion générale des impôts du Bénin a connu une amélioration significative au terme du premier trimestre de l’an 2024. On note une hausse en glissement annuel de 8,4% puis un taux de recouvrement de 23,3%.
Bidossessi WANOU
Au terme du premier trimestre de l’année 2024, les recettes fiscales brutes recouvrées par l’Administration des Impôts du Bénin ont affiché une progression notable, atteignant 259 625,6 millions de FCFA, ce qui représente une augmentation de 8,4% par rapport à la même période l’année précédente. Cette performance témoigne d’une dynamique positive dans la collecte des impôts, avec un taux de recouvrement de 23,3% à fin mars 2024. Au titre des impôts sur les biens et services, la collecte réalisée est ressortie à 113 687,9 millions de FCFA, en hausse de 3,1% en glissement annuel. Cette croissance est principalement attribuée à une optimisation de la mobilisation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), de la taxe sur les activités financières et d’assurance, ainsi que de la taxe sur les ventes de services de communication électronique. Les recettes provenant des impôts sur les revenus salariaux ont augmenté de 12,4%, portées par l’augmentation du nombre de salariés liée aux projets d’infrastructures en cours et aux nouvelles unités de production de la Zone Industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ). Les impôts sur la propriété ont enregistré une croissance spectaculaire de 50,8%, atteignant 11 718 millions de FCFA. Cette progression significative est attribuée à la performance des droits d’enregistrement (+2 997,5 millions de FCFA) et de la taxe sur les véhicules à moteur (+2 204,9 millions de FCFA).
En revanche, les revenus non salariaux ont connu un repli de 13,8%, s’établissant à 73 272,5 millions de FCFA à fin mars 2024. Cette baisse est principalement due à un retard dans les déclarations d’impôts, affectant notamment l’impôt sur les sociétés (-33,9%), l’impôt sur les bénéfices d’affaires catégories bénéfices industriels et commerciaux (-26,4%), et l’impôt sur les plus-values immobilières (-41,2%). Par suite du reclassement de certains produits de recettes prélevés par la Direction Générale des Taxes et des Contributions Publiques (DGTCP) en 2023, les autres recettes brutes de la DGI ont augmenté de manière significative, atteignant 22 748,9 millions de FCFA (+785,8%) à fin mars 2024. La performance positive observée au premier trimestre 2024 laisse entrevoir des perspectives encourageantes pour l’année en cours, malgré quelques défis liés aux déclarations de revenus non salariaux. L’accent mis sur la digitalisation et l’amélioration des processus de recouvrement et l’appropriation de plus en plus accrue de la machine de facturation électronique pourraient participer au maintien de cette dynamique de croissance des recettes fiscales. Globalement, cette progression dans la collecte des recettes fiscales témoigne de l’efficacité des mesures prises par l’Administration des Impôts pour renforcer la compliance fiscale et soutenir le développement économique du Bénin.
108,5% de croissance entre 2018 et 2023
Les nombreuses réformes initiées dans l’administration fiscale et particulièrement à la Direction générale des impôts portent leurs fruits. Pour la première fois de son histoire, cette régie financière a atteint la barre des 1000 milliards, trois ans avant échéance. Charles Yèhouénou, Directeur de la Planification Stratégique et des Etudes dans une récente séance d’échanges avec des journalistes à Cotonou expliquait : « De 514,56 milliards en 2018, les recettes de la DGI ont atteint 1072,99 milliards FCFA en 2023, soit un accroissement de 108, 5% en l’espace de 5 ans ». « Pour la première fois, la DGI a franchi la barre de 1000 milliards. Alors que dans les projections, les 1000 milliards étaient attendus pour 2026 ». A l’en croire, c’est le fruit des réformes dont les impacts de certaines ont dépassé les attentes. « C’est la preuve que les réformes sont réellement allées au-delà des attentes grâce à l’accompagnement des contribuables, ce qui a permis d’atteindre ce niveau de mobilisation », a-t-il commenté.
Dans les sous-catégories de taxes mobilisées, la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée) prend une proportion importante, et s’avère la principale taxe pourvoyeur de recette. A elle seule, la TVA mobilisée par la DGI a impulsé la mobilisation des recettes fiscales d’environ 40%, celle collectée au cordon douanier exclue. Au vue de cette performance à fin 2023 et les réalisations à titre du premier trimestre 2024, on note une bonification continue.