La Zone de libre-échange continentale (ZLECAF) devrait permettre aux entreprises de tirer parti des économies d’échelle, tout en soutenant la diversification des secteurs industriels et en favorisant la croissance de la valeur ajoutée manufacturière, selon les experts.
Issa SIKITI DA SILVA
« Si les gouvernements créent les bonnes conditions, cela pourrait stimuler la création d’emplois et conduire à une réduction significative de la pauvreté », ont déclaré les analystes Landry Signé et Ameenah Gurib-Hakim de la Brookings Institution, un think-tank américain basé à Washington, dans un édito publié sur le site de Project Syndicate.org.
« Des opportunités d’investissement lucratives sont disponibles dans des secteurs tels que l’énergie, l’agriculture, la transformation de l’eau et des minéraux. L’agriculture (y compris l’agroalimentaire), qui devrait représenter un milliard de dollars en Afrique subsaharienne d’ici 2030, attire de plus en plus d’investissements du secteur privé », ont-ils souligné dans leur édito intitulé ‘’The High-Growth Promise of an Integrated Africa’’.
Les experts de la Brookings Institution ont lancé un appel aux dirigeants africains de faire chacun leur part pour faire progresser ces domaines, notamment en continuant de souscrire à des initiatives telles que la Zlecaf.
En à croire Landry Signé et Ameenah Gurib-Hakim, L’Afrique devrait également recevoir près de 2 milliards de dollars d’investissements dans les ressources naturelles d’ici 2036.
Favoriser l’entreprenariat
Le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, a indiqué lors du dernier sommet extraordinaire de l’Union africaine (AU) tenu à Niamey le 7 juillet 2019 qu’il était évident que l’opérationnalisation de la Zlecaf était de nature à favoriser l’entreprenariat, l’emploi de la jeunesse et l’émancipation des femmes.
C’est une jeunesse en proie à toutes les tentations telles que l’exode rural, la migration, le trafic et la criminalité transfrontalière », a-t-il affirmé.
« Les dirigeants politiques, les entreprises et les citoyens africains reconnaissent de plus en plus que des économies intégrées, alimentées par des entreprises innovantes à forte croissance et des investissements privés importants, sont la clé d’un avenir prospère », ont renchéri les experts de la Brookings Institution.
« Déjà, les retours sur investissement et l’esprit d’entreprise augmentent rapidement. Plus de 400 entreprises africaines ont maintenant un chiffre d’affaires annuel supérieur ou égal à 1 milliard de dollars et 700 autres rapportent des revenus supérieurs à 500 millions de dollars », ont-ils soutenu.
Une évaluation de 360 entreprises de 32 pays africains a révélé un taux de croissance annuel composé moyen impressionnant de 46% en 2019, contre 16% l’année dernière.
Maintenant ou jamais
« C’est maintenant ou jamais. L’Afrique se trouve présentement à la croisée des chemins de son destin économique. Je crois que cette fois-ci c’est le grand départ, le train du décollage économique est là, il ne faut pas le rater. C’est une question de volonté politique. Il faut que nos dirigeants travaillent ensemble pour la réussite de La Zlecaf car ça va nous faire profiter beaucoup de bonnes choses », a confié Hyppolite Dossevi, un étudiant en économie.