Améliorer la mécanisation à chaque étape de la chaîne de valeur agricole est fondamental si l’on veut assurer une croissance de la production et de la productivité agricole sur le continent africain. C’est l’un des messages clés du rapport intitulé « Mechanized : Transforming Africa’s Agriculture Value Chains » du Panel Malabo Montpellier, publié aujourd’hui, en marge d’un forum dudit groupe qui se tient à Lilongwe, au Malawi.
En effet, indique le document, une meilleure mécanisation agricole demeure importante pour réduire les pertes post-récoltes (30% des pertes totales de nourriture) qui affectent la performance des systèmes de production. Le continent africain reste la région la moins mécanisée de la planète avec les producteurs qui possèdent 10 fois moins d’équipements par parcelle cultivée que leurs homologues des régions développées. En outre, le nombre de tracteurs par 1000 hectares de terres agricoles en Afrique est passé de 2 en 1980 à 1,3 en 2003, alors qu’il passait dans le même temps de 7,8 à 14,9 dans la région Asie-Pacifique, sur la même période. D’après le rapport, un volume additionnel de 1 million de tonnes de riz blanchi pourrait être disponible sur le continent africain, en réduisant de moitié les pertes post-récoltes dans les champs, à travers l’utilisation des machines d’usinage de riz appropriées et disponibles localement. De même, l’usage de machines d’usinage pourrait faire sortir près de 3 millions de personnes impliquées dans la culture du riz de la pauvreté. Au-delà des pertes post-récoltes, le groupe d’experts souligne que l’utilisation de machines agricoles, à diverses étapes de la production, comme l’application d’engrais, pourrait aider à réduire la contamination alimentaire et améliorer l’innocuité des produits. S’agissant du bilan des efforts réalisés dans les années 50 et 60 par les gouvernements afin d’augmenter le taux de mécanisation, le rapport estime que ceux-ci ont globalement failli, en raison de nombreux goulots d’étranglement comme le manque d’accès aux machines adaptées et l’accès limité ou inexistant aux pièces de rechange. « Les programmes pour répondre à de nombreux défis comme les importations massives de machines n’ont pas conduit à la transformation escomptée dans le secteur agricole. Il y a de nombreuses histoires sur le continent qui font état de tracteurs neufs qui n’ont pas été utilisés et délaissés sous la végétation dans les champs ou des couches de poussière dans les fermes. Néanmoins, les pays comme le Maroc et l’Ethiopie s’engagent vers de nouveaux efforts allant dans le sens d’une mécanisation agricole durable », note le document.
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