Bien que le Nigéria soit la première puissance économique de l’Afrique, son énorme déficit total en infrastructures (30% du Produit intérieur brut) et l’état piteux de celles qui sont en place contrastent fortement avec son statut de premier producteur de l’or noir du continent.
Issa SIKITI DA SILVA
La Banque mondiale estime que le Nigéria aurait besoin d’investir 3 000 milliards USD pour réduire ce déficit monstre.
Certains défis saillants d’infrastructures dans ce pays le plus peuplé du continent comprennent, entre autres, les réseaux routiers insuffisants reliant les centres commerciaux à travers le pays – ce qui pose un défi permanent aux opérations commerciales – et un parc insuffisant de logements abordables pour les personnes à faible revenu, selon une analyse de l’International Trade Administration (ITA), une agence de promotion d’exportations rattachée au ministère du commerce des États-Unis.
Avec une population qui augmente à un taux de plus de 2,5% par an et qui pourrait atteindre 400 millions de personnes d’ici 2050, l’état actuel des infrastructures dans le pays risque d’être dépassé dans un proche avenir, souligne l’ITA.
Bon nombre d’observateurs pensent que l’économie de ce géant pétrolier africain aurait atteint un niveau très élevé (peut-être le double ou le triple de ce qui existe actuellement), si les gouvernements qui se sont succédé depuis l’indépendance avaient la volonté politique de débourser ne fût-ce qu’un tiers des recettes pétrolières pour investir massivement dans les infrastructures.
Les infrastructures liées au développement
Directement liées au développement économique et à la croissance d’un pays, les infrastructures comprennent, entre autres, des bâtiments, des routes, des ponts, des aéroports, des hôpitaux, des logements décents et abordables, des écoles, des voies aériennes, des installations électriques adéquates, de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement, ainsi que des systèmes de télécommunication.
« Elles agissent comme un catalyseur pour le développement de solutions de réduction de la pauvreté, en donnant accès aux besoins de base tels que, entre autres, les soins de santé, l’éducation, les ressources alimentaires, le transport et les opportunités d’emploi. Les infrastructures jouent également un rôle important pour augmenter la productivité et améliorer la qualité de vie de nombreuses communautés », a expliqué la DBSA, la Banque de développement de l’Afrique australe, dans une analyse publiée récemment sur son site.
A en croire cette analyse, lorsque ces infrastructures ne fonctionnent pas correctement, la chaîne de production est perturbée. Cette perturbation entrave le développement et entraîne un déficit économique et, à son tour, entraîne de faibles niveaux de vie.
Et c’est sans doute cet énorme déficit des infrastructures et celles qui ne fonctionnent pas correctement qui ont entravé le développement intégral du Nigeria et entrainé la pauvreté et les niveaux de vie de la plupart des nigérians, et ont éventuellement forcé des millions d’entre eux en exil à la recherche d’une vie meilleure.