Les menaces à la cybersécurité se multiplient dans le monde et dépassent la capacité des sociétés à les prévenir ou à y répondre efficacement, selon le Global Risk Insights (GRI) 2022.
Issa SIKITI DA SILVA
« La dépendance croissante aux systèmes numériques, intensifiée par la réponse au COVID-19, a fondamentalement modifié les sociétés. Les attaques contre les infrastructures de base, la désinformation, la fraude et la sécurité numérique auront un impact sur la confiance du public dans les systèmes numériques et augmenteront les coûts pour toutes les parties prenantes », prévient le rapport de GRI 2022.
« À mesure que les attaques deviennent plus graves et commencent à se répandre, les tensions déjà vives entre les gouvernements touchés par la cybercriminalité et les gouvernements complices de la cybercriminalité augmenteront à mesure que la cybersécurité deviendra un autre coin de divergence, plutôt que de coopération entre les Etats », ajoute le rapport.
Déjà en juin 2021, le cabinet Deloitte avait exprimé son inquiétude face à la montée de la cybercriminalité à travers une étude qui avait révélé que près de la moitié des entreprises interrogées (sur onze pays) indiquaient observer une hausse d’incidents.
« Ce n’est pas un phénomène nouveau, cela fait dix ans que ces risques sont pointés par les entreprises – particulièrement dans les secteurs financiers ou les services dits ‘’essentiels’’ comme l’énergie ou l’eau. C’est simplement la forme que prennent ces attaques qui change », souligne un spécialiste, Innocent N’Dry, cité par Business France.
Selon Deloitte, 36% des entreprises se plaignent d’une attaque au logiciel malveillant (virus, malware, ransomware) et 22% d’attaques au phishing. Le phishing est une technique utilisée par des cybercriminels pour obtenir des renseignements personnels dans le but de perpétrer une usurpation d’identité.
« Alors que la société continue de migrer vers le monde numérique, la menace de la cybercriminalité pèse lourdement, coûtant régulièrement aux organisations des dizaines, voire des centaines de millions de dollars. Et les coûts vont au-delà du financier. Ils s’étendent plutôt à la capacité des infrastructures essentielles, à la cohésion sociale et au bien-être mental », explique Cyber Talk.
Révolution numérique
En Afrique subsaharienne, la révolution numérique expose les organisations aux risques de la cybercriminalité, dans un contexte où les entreprises et même les populations ne prennent pas toujours la pleine mesure des risques cyber qui accompagnent la transformation numérique, a indiqué PwC dans un rapport publié en mars 2021.
A en croire l’UNODC, une forme de cybercriminalité qui est devenue particulièrement associée en Afrique de l’Ouest est la fraude à l’avance, connue collectivement sous le nom d’escroqueries « Nigeria » ou « 419 ». Grâce à des stratagèmes tels que de fausses loteries, de faux héritages, des relations amoureuses, des opportunités d’investissement ou – tristement célèbre – des demandes d’aide de la part de « fonctionnaires », les escrocs promettent une fortune insaisissable en échange de paiements anticipés.