Mise en place à la veille de la dévaluation du FCFA, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a 30 ans de parcours. Au cours d’un déjeuner de presse tenu mardi 16 juillet 2024, la Représentation de l’institution a annoncé la célébration de ce 30è anniversaire à Cotonou, le jeudi 18 juillet 2024. Occasion de rappeler les grandes réalisations dans divers domaines.
Sylvestre TCHOMAKOU
Créée le 10 janvier 1994, avec pour objectif essentiel l’édification, en Afrique de l’Ouest, d’un espace économique harmonisé et intégré, au sein duquel est assurée « une totale liberté de circulation des personnes, des capitaux, des biens, des services et des facteurs de production, etc. », l’Uemoa, en 3 décennies de parcours, n’a pas manqué d’imprimer sa marque dans l’ensemble des Etats membres. Certain de l’apport de l’institution à la croissance et à l’intégration communautaire, et des défis à relever pour un plein accomplissement des objectifs définis à sa création, la Représentation de l’Uemoa au Bénin n’entend pas passer sous silence les réalisations concrétisées. En déjeuner de presse mardi 16 juillet, le Représentant Résident de la Commission de l’Uemoa, Yaovi Batchassi, a annoncé la célébration à Cotonou, jeudi 18 juillet 2024, de cet âge de « maturité symbolique ». Prévue pour se dérouler autour du thème « Uemoa, 30 ans : une expérience d’intégration résiliente face aux chocs exogènes », la commémoration de Cotonou, placée sous le parrainage du ministre d’Etat, chargé de l’économie et des finances, Romuald Wadagni, membre du Conseil des Ministres statutaire de l’Union, sera l’occasion de passer en revue le parcours de l’institution. Deux sous-thèmes sont prévus à cet effet. Il s’agit de « Bilan des grandes réalisations et acquis de l’Uemoa au Bénin » et « Perspective d’approfondissement de l’intégration régionale en lien avec la Vision 2040 de l’Union ». Des panels qui permettront d’examiner la compétitivité des activités économiques et financières de l’Union, et de réfléchir ensemble sur les mécanismes susceptibles d’assurer la convergence des performances.
Quoique des défis soient à relever, l’Uemoa reste un modèle d’intégration entre pays en développement notamment dans les domaines de l’exercice de la surveillance multilatérale et de l’harmonisation des pratiques de gouvernance financière. Selon le Représentant Résident, Yaovi Batchassi au titre de la consolidation de la gouvernance économique régionale et de la convergence, il est à noter la mise en œuvre à partir de 1996 du « mécanisme de la surveillance multilatérale » renforcé par les Pactes de convergence de 1999 et de 2015 qui ont permis de « faire observer une certaine discipline budgétaire par l’ensemble des pays de l’Union ».
Yaovi Batchassi, Représentant Résident de l’Uemoa
En matière de fiscalité intérieure, en vertu des dispositions de son Traité, l’Uemoa a, depuis 1996, réalisé l’harmonisation des législations fiscales des Etats membres relative à la fiscalité indirecte dont notamment la TVA et les droits d’assises ; la fiscalité directe dont les textes applicables aux Impôts sur les bénéfices et les revenus des capitaux mobiliers ont été rapprochés. A cela s’ajoutent des appuis techniques ainsi que des actions de renforcement de capacités.
Au titre du marché commun, l’Union douanière est, dans une large mesure, effective avec la libéralisation des droits et taxes sur les produits originaires et la mise en place du Tarif Extérieur Commun (TEC) et de ses mécanismes de gestion. Par ailleurs, on note l’entrée en vigueur des « Certificats d’origine Uemoa ». Les produits de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’artisanat étant dispensés de ce document. En attendant de revenir sur les autres réalisations en faveur notamment du Bénin, l’Uemoa, en 30 ans, a le mérite d’avoir porté l’intégration économique dans plusieurs secteurs d’activités.