Les ex-présidents, Olusegun Obasanjo du Nigeria et John Kufuor du Ghana demandent l’intervention de l’Union africaine (UA) et de la CEDEAO pour trouver une solution à la crise post électorale qui sévit actuellement au Bénin.
Joel YANCLO
Intitulée « Déclaration sur la situation en République du Bénin » et rendue publique le jeudi 13 juin 2019 par Kehinde Akinyemi, assistant aux médias de l’ancien président nigerian, Olusegun Obasanjo, ce dernier et son homologue ghanéen, John Kufuor, viennent de lancer un appel conjoint. Ilsexhortent l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à réagir à la situation politique au Bénin. Dans leur déclaration commune, les deux dirigeants indiquent que l’intervention était nécessaire pour éviter une escalade de la crise politique persistante au Bénin. « Dans le suivi des élections législatives du 28 avril 2019, considérées comme exclusives pour ne pas tenir compte des partis d’opposition dans le processus électoral, il existe un sentiment général de violation des libertés individuelles et collectives qui a invariablement abouti aux restrictions actuellement imposées aux anciens présidents Boni Yayi et à certains autres dirigeants de l’opposition », lit-on dans le communiqué. « Contrairement au principe général qui stipule que les élections doivent inclure tous les acteurs politiques afin de garantir , la justice et l’équité, la situation qui prévaut au Bénin ne semble pas être conforme à ce qui précède ». Les anciens présidents du Nigeria et du Ghana ont déclaré que la crise au Bénin appelait la CEDEAO et l’Union africaine (UA) à prendre des mesures urgentes pour éviter l’escalade des incursions politiques en perte de vitesse. « Nous sommes d’avis que toutes les parties prenantes devraient être impliquées dans le processus électoral. En outre, la crise politique actuelle semble aggraver la situation sécuritaire et humanitaire, ce qui pourrait ouvrir la voie à une incursion terroriste susceptible de déstabiliser davantage la sous-région ouest-africaine. « En outre, nous demandons par la présente aux dirigeants politiques africains de prendre leurs responsabilités en intervenant de toute urgence afin de faire pression sur l’administration en place pour qu’elle joue aux jeux de la démocratie selon les règles », précise le communiqué. «Après avoir observé avec un vif intérêt l’évolution politique actuelle et le fait que le Bénin soit un membre actif de la CEDEAO et de l’UA, nous sommes d’avis que les dirigeants africains ne devraient pas laisser la situation se détériorer davantage ». «Nous appelons l’Union africaine et la CEDEAO à envoyer une forte délégation pour appeler le président Talon à libérer son prédécesseur immédiat, qui a besoin de soins médicaux à l’étranger. La CEDEAO et l’UA devraient prendre des mesures pour ne pas laisser la situation se détériorer davantage. La République du Bénin devrait être aidée à faire en sorte que la véritable démocratie soit maintenue », selon les ex-présidents, Olusegun Obasanjo du Nigeria et John Kufuor du Ghana.