De retour de Niamey, les anciens présidents, Thomas Boni Yayi et Nicéphore Soglo ont présenté ce lundi 1er juillet 2024, le compte-rendu de leur mission de médiation au Niger au chef de l’Etat Patrice Talon.
Ibourahim Abdou Gibril
Les hôtes du président de la République n’ont fait aucune déclaration en raison du cachet de confidentialité qui accompagne les différentes étapes de la mission. Il appartient au numéro 1 béninois d’en révéler la teneur. L’on sait tout de même qu’un document de fin de mission sur Niamey a éte remis au chef de l’Etat. Des sources révèlent que le projet de mise en place d’une commission tripartite de gestion de crise aurait été au menu de la rencontre du palais de la Marina. Cette commission sera constituée de représentants des autorités gouvernementales des deux pays et des médiateurs. L’initiative déjà annoncée au Niger vise à ouvrir un dialogue consensuel centré sur les intérêts supérieurs des deux pays au- delà de toutes considérations. De plus, la mise en place de cette commission reflète une volonté de transcender les tensions actuelles et de trouver une solution pacifique et durable. Les médiateurs Boni Yayi et Nicéphore Soglo ayant acquis une expérience notable dans la gestion des crises seront capables de faciliter un tel dialogue.
La crise entre le Bénin et le Niger a pris de l’ampleur depuis quelques temps avec la fermeture des frontières terrestres et fluviales entre les deux pays avec en filigrane les questions liées à la gestion du pipeline reliant la région pétrolière d’Agadem (Niger) au port de Sèmè au Bénin. Une situation qui a attiré l’attention de la communauté internationale en raison de son potentiel destabilisateur de la région ouest- africaine.
24 juin 2024, le déplacement à Niamey, des deux anciens présidents visait à davantage comprendre les sources réelles de la discorde et à proposer des voies de sortie de crise. Une semaine plus tard, ils ont poursuivi leurs efforts en rencontrant le président du Bénin. Les échanges, apprend-on, auraient porté sur les mêmes thématiques, cherchant à consolider les bases d’un accord mutuel bénéfique. Ainsi, la mise en place de cette commission marque une étape cruciale de cette médiation, soulignant l’importance du dialogue et de la coopération pour surmonter les différends. Au regard de certaines considérations, l’issue de cette initiative peut paraître peu certaine. Mais elle aura le mérite de faire ressortir la nécessité de résoudre les problèmes par des moyens pacifiques. Pour sa part, la communauté internationale suivra de près les développements de cette médiation, espérant qu’elle pourrait servir de modèle pour d’autres conflits de la région. En définitive, la réussite de cette commission dépendra de la volonté des acteurs impliqués à faire des compromis et à mettre l’accent sur l’avenir commun de leurs nations respectives. Le chemin vers la paix est souvent ardu, mais des efforts concertés peuvent conduire à une solution durable et bénéfique pour tous. N’est pas que « ce qui est contraire est utile. » Et c’est de ce qui est contraire que sort la plus belle harmonie.