Le Fonds monétaire international (FMI) vient d’annoncer qu’il envisage un nouvel instrument de financement qui consiste à octroyer des fonds à une cinquantaine de pays, afin de les aider à faire face à la hausse du coût de la vie et de la crise alimentaire.
Issa SIKITI DA SILVA
L’annonce intervient au moment où la majorité des populations vivant dans les pays à faible et moyen revenu semblent être suffoquée par la montée vertigineuse des prix de biens de première nécessité, notamment le carburant, les denrées alimentaires, le transport et l’électricité.
Déjà, des émeutes causées par la cherté de la vie – ont éclaté sporadiquement un peu partout dans le monde, notamment en Haïti, en Sierra Leone et au Sri Lanka.
« Le coût de la vie est un problème global. Mais la nourriture et la disponibilité même de cette nourriture est le choc le plus dramatique que les populations sont en train de subir dans ces pays », a déclaré la DG du FMI, Kristalina Georgieva, à Masood Ahmed du Center for Global Development CGD), dans une interview diffusée sur le site de cette institution de Bretton Woods.
« Nous voulons les aider à traverser cette période, bien sûr, en tant que l’une des institutions chargées du soutien aux pays les plus vulnérables. Ce que nous proposons, c’est d’augmenter l’accès au financement d’urgence pendant un an aux pays les plus vulnérables, soit parce qu’ils sont importateurs de denrées alimentaires à faible revenu et que leur coût de l’importation a explosé, soit parce qu’ils sont touchés par d’autres facteurs », a souligné la DG du FMI.
Critères de vulnérabilité
Sans citer les pays bénéficiaires, Kristalina Georgieva a indiqué que son organisation allait se concentrer sur les pays qui ne pourraient pas bénéficier des programmes du FMI pour l’instant.
A en croire la patronne du FMI, environ 50 pays répondent aux critères de vulnérabilité. Et sur ce nombre, 50 pays, peut-être 20 à 30, sont ceux qui ont le plus immédiatement besoin d’en profiter.
« En outre, nous proposons une autre innovation, celle qui consiste à impliquer davantage notre conseil d’administration dans les cas plus complexes ou dans lesquels nous construisons une voie vers un programme de fonds à part entière ».
L’aide du FMI serait la bienvenue et constituerait un ouf de soulagement surtout en Afrique, où les populations subissent déjà les effets de la corruption au sommet de l’Etat, le népotisme, la dictature, les conflits armés et les inégalités sociales.
« Nous n’allons pas remplacer le financement par des subventions. Si un financement sous forme de subvention est disponible, bien sûr, le Fonds recule. Mais la situation est si difficile que le financement ne couvre tout simplement pas tous les besoins de la disponibilité actuelle », a-t-elle expliqué, ajoutant qu’elle espérait obtenir l’approbation du conseil d’administration lors des assemblées annuelles d’octobre.