(Les plus grands pollueurs absents au sommet)
La 29ᵉ Conférence des Parties sur le changement climatique se tient du 11 au 22 novembre 2024 à Bakou, en Azerbaïdjan, sous la présidence de Mukhtar Babayev, ministre de l’écologie et des ressources naturelles du pays hôte. Ce sommet se déroule en présence du Secrétaire Général de l’ONU et en l’absence des Etats-Unis, le plus grand pollueur au monde.
Belmondo ATIKPO
La COP sur le climat se tient du 11 au 22 novembre 2024, en Azerbaïdjan. Finance, investissement, commerce, énergie, science, technologie paix, secours et redressement et innovation numérisation sont les thématiques au cœur de la rencontre. Les experts en climat vont instruire les participants sur l’importance de ces notions en lien avec le dérèglement climatique. L’objectif est de fixer le cadre de mise en œuvre de l’accord Kunming-Montréal conclu en 2022. La rencontre devait permettre d’accélérer les actions de restauration des terres et de résilience à la sécheresse.
La COP Climat est la plus connue mais d’autres conférences des parties (COP) sont organisées sur les questions environnementales. Les émissions de gaz à effet de serre, qui devraient baisser de 42 % d’ici 2030 et 57 % d’ici 2035, ont augmenté en 2023 de + 1,3 % par rapport à 2022 (Programme des Nations unies pour l’environnement). A ce rythme, le seuil de 1,5°C fixé par l’Accord de Paris sera atteint d’ici 2030 à 2035. La hausse du réchauffement climatique serait sur une trajectoire de + 2,6°C au cours du siècle et de dépassement de 3° à partir de 2100 (GIEC). La COP29 sur le changement climatique doit permettre de trancher la question du soutien financier à destination des pays en développement et de définir le nouvel objectif de financement climatique (NCQG). Celui-ci doit remplacer, à partir de 2025, l’objectif de 100 milliards de dollars fournis chaque année par les pays développés aux pays en développement. Ce sera également l’occasion de fixer les règles du cadre de coopération pour les marchés de crédits carbone. La Convention compte désormais 198 Parties (197 pays plus l’Union européenne). Dans ces négociations, la France est représentée par la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. Les besoins en financement concernent trois secteurs : l’atténuation des émissions, l’adaptation aux effets des changements climatiques et les pertes et dommages irréversibles (par exemple : la reconstruction d’infrastructures englouties par le recul côtier). Ces financements doivent être additionnels (et non prélevés sur des engagements déjà existant comme l’Aide publique au développement).
Les enjeux et défis de la COP29
Une discussion tendue se poursuit sur la contribution de pays qui ne figuraient pas sur la liste initiale des « pays riches » au moment de l’adoption de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC ), et qui depuis, sont eux-mêmes industrialisés et émetteurs de gaz à effet de serre, comme les pays pétroliers du Golfe, la Chine (premier émetteur, 2ème économie mondiale), l’Inde, Singapour et autres pays émergents (Afrique du Sud, Brésil). En émissions de GES à effet de serre cumulées historiquement (depuis environ 1850), les Etats-Unis restent les premiers responsables du changement climatique global. Après le premier « bilan mondial » de l’action climatique fait à la précédente COP, les Etats doivent présenter leurs documents de « Contributions déterminées au niveau national » (CND ou NDC), avec leurs objectifs de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Ces plans doivent être actualisés tous les cinq ans, la prochaine échéance étant début 2025. C’est la COP30 au Brésil en 2025 qui lancera le prochain cycle de contributions déterminées au niveau national à l’horizon 2035.
Le « budget carbone » restant à l’humanité serait de l’ordre de 200 milliards de tonnes de CO2, soit cinq ans si les émissions actuelles continuent au même rythme (50 milliards de tonnes de CO2 par an) (indicateurs du changement climatique (IGCC), réactualisés dans la revue Earth System Science Data, en juin 2024). Le changement de majorité présidentielle aux Etats-Unis (dont les émissions de GES avaient diminué de 1,9 % en 2023 notamment par la décarbonation de sa production électrique), annonce une reconfiguration géopolitique, avec un gouvernement « climato-négationniste », qui annonce un retrait de l’Accord de Paris (comme en 2016) et devrait causer un nouveau boom pétrolier et gazier au niveau national, tout en affaiblissant l’Agence de protection de l’environnement (EPA) pour démanteler le droit de l’environnement et les réglementations existantes. Les plans climat actuels des pays ne permettraient de réduire les émissions de gaz à effet de serre que de 2,6 % d’ici à 2030 (CCNUCC). Or pour rester sur la trajectoire des 1,5° de l’Accord de Paris, une diminution des émissions de 42 % d’ici 2030 et 57 % d’ici 2035 est nécessaire selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (Emissions Gap Report, 2024) [3]. Or les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter : + 1,3 % en 2023, par rapport à 2022. Le seuil de 1,5°C fixé par l’accord de Paris pourrait être atteint d’ici 2030 à 2035 (GIEC) et la hausse du réchauffement climatique est sur une trajectoire de + 2,6°C au cours du siècle et pourrait dépasser 3° à partir de 2100. Près de 3,5 milliards de personnes vivent dans des contextes vulnérables au changement climatique (GIEC).