Dans un mois (6 novembre 2022), la 27e Conférence des Parties (COP27) va ouvrir ses portes en Egypte dans une période sombre et délétère, pendant laquelle les désastres naturels causés par les changements climatiques se succèdent et continuent de faire des dégâts humains et matériels très importants.
Issa SIKITI DA SILVA
Ces crises qui s’aggravent soulignent la nécessité pour les pays de travailler ensemble à la COP27 pour accélérer l’action climatique et rétablir la confiance d’autant plus qu’une action collective mondiale pourrait résoudre les plus grands défis de l’humanité, a indiqué le World Resources Institute (WRI) cette semaine.
Selon huit experts de cette ONG américaine de défense de l’environnement, il est essentiel que les décideurs tiennent en compte six tâches clés suivantes pour faire progresser l’action climatique internationale future.
La première tâche, c’est de créer un mécanisme de financement pour faire face aux pertes et dommages. Dans une tribune publiée sur le site du WRI mardi, Nathan Cogswell, David Waskow, Rebecca Carter, Jamal Srouji, Nate Warszawski, Preety Bhandari, Nisha Krishnan et Maria Lemos Gonzalez invitent les participants de la COP27 à lancer un processus pour formaliser les accords de financement pour répondre aux pertes et dommages dans le cadre de l’UNCCD, la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification.
En même temps, des initiatives au-delà des négociations officielles de l’ONU doivent également jouer un rôle pour répondre à l’ampleur des besoins, poursuivent-ils, ajoutant que cela nécessitera un consensus entre tous les pays, développés et en développement, le premier jour des pourparlers.
« Si les pays ne parviennent pas à se mettre d’accord sur ce point de l’ordre du jour, les travaux du sommet sur le climat pourraient dérailler », préviennent-ils.
Adaptation
La deuxième tâche, selon ces spécialistes du climat, c’est d’intensifier le soutien à l’adaptation. Alors qu’un nombre croissant de pays finalisent leurs documents de plans nationaux d’adaptation (PAN) et prennent des engagements plus détaillés et ambitieux dans les composantes d’adaptation de leurs Contributions déterminées au niveau national (CDN), l’attention mondiale passe de la planification à la mise en œuvre.
La troisième tâche, c’est de renforcer les objectifs nationaux de réduction des émissions, tandis que le quatrième, c’est de s’assurer que la promesse de financement climatique de 100 milliards de dollars sera tenue afin de pouvoir avancer vers de nouveaux engagements.
La cinquième tâche, c’est de faire progresser le bilan mondial pour donner le rythme de l’action climatique, et la dernière consiste à transformer les engagements climatiques de Glasgow en action. Ces engagements visent, entre autres, à réduire les émissions de méthane, arrêter et inverser la perte de forêts, aligner le secteur financier sur le zéro net d’ici 2050, accélérer l’élimination du charbon, doubler les niveaux de financement de l’adaptation de 2019 d’ici 2025, et mettre fin au financement international des combustibles fossiles.
« Ces promesses doivent se traduire par des actions concrètes et les preuves de progrès vers des objectifs ambitieux doivent devenir visibles. Les discussions autour de la responsabilité sont de plus en plus importantes à mesure que des promesses supplémentaires sont faites », expliquent les huit experts du WRI, cités ci-dessus.