La levée de la mesure de fermeture des frontières nigérianes n’est pas pour bientôt. La mesure ira jusqu’au 31 janvier 2020 a-t-on appris des douanes nigérianes le 1 er novembre 2019.
Bidossessi WANOU
En moyenne, trois mois encore pour espérer une probable ouverture des frontières nigérianes. Ainsi en a décidé Muhammadu Buhari, président de l’Etat fédéral du Nigéria qui a entériné la prorogation de cette mesure sécuritaire et de protection du territoire dénommé « SWIFT Réponse ». Motif, «les résultats enregistrés notamment sur les plans sécuritaire et économique » peut-on lire. Mieux, « La fermeture continuera tant que nous pourrons obtenir les résultats souhaités », n’a d’ailleurs cessé de répéter publiquement, Hameed Ali, le contrôleur général des services des douanes du Nigeria, en indiquant qu’il n’y a aucun chronogramme pour ce qui est de la réouverture des frontières. En effet, la mesure de la fermeture des frontières nigérianes est intervenue depuis le 20 août 2019 au motif d’une opération militaire engagée par l’Etat fédéral. Mieux, le Nigéria entendait avec cette mesure, réprimer la contrebande et le trafic illicite de certains produits qui sont à la base d’une désorganisation de l’économie du pays. Malgré les multiples appels des différents regroupements et communautés de la sous-région, il n’y a eu aucun écho favorable. Bien au contraire, la mesure a dû se durcir avec ses corolaires de conséquences sur les autres Etats de la sous-région. Et la mesure aurait été concluante. S’il est vrai que les Etats qui entretiennent d’importantes relations commerciales avec le Nigéria essaient de s’habituer à la chose, toujours est-il que la mesure affecte dangereusement les économies. A l’interne, ce n’est pas aussi la joie. D’ailleurs, la popularité de Buhari a baissé d’un cran car la mesure ne cesse de provoquer l’incompréhension de l’opinion nigérienne, au regard des relations historiques ainsi que de l’importance des échanges avec les pays voisins. Si certains trouvent des arguments pour essayer de comprendre cette politique « souverainiste » de Muhammadu Buhari, beaucoup au Niger, doutent de son efficacité et surtout de son opportunité, pour un pays qui a signé, justement à Niamey, l’accord portant instauration de la ZLECAF, et qui est aussi un membre important de la CEDEAO. Dans tous les cas, cette disposition vient poser un véritable problème d’intégration non seulement dans la sous-région mais aussi et surtout en Afrique.