La délégation de l’Union européenne (UE) a organisé le vendredi 26 novembre 2021, un déjeuner de presse à l’endroit des responsables des médias du Bénin. Conduite par l’ambassadrice de l’UE au Bénin, Sylvia Hartleif, cette rencontre a permis d’exposer les perspectives de la coopération entre le Bénin et l’UE sur la période 2021-2024 et la perspective 2025-2027 .
Sylvestre TCHOMAKOU
Mobilisée aux côtés de ses partenaires, notamment les Etats les moins avancés dont le Bénin pour relever ensemble les défis liés au capital humain, à la croissance et au développement économiques durables, à la paix et à la sécurité, et bien d’autres domaines, l’Union européenne (UE) entend faire des investissements stratégiques au Bénin sur la période 2021-2024 et 2025-2027. Ceci, suivant le calendrier électoral du Bénin et la durée des documents stratégiques du gouvernement. C’est ce qu’il convient de retenir du Plan Indicatif Multiannuel pour le Bénin (PIM), présenté aux responsables des médias par l’ambassadrice de l’UE, Sylvia Hartleif, le vendredi 26 novembre 2021. Le PIM, prochain cadre de la coopération entre l’UE et le Bénin, s’étend sur sept (07) ans. Selon la Cheffe de file de l’UE, le PIM est programmé pour être exécuté en deux (02) phases (2021-2024 et 2025-2027) sur la base des priorités les plus urgentes qui sont notamment dans les secteurs de la protection de l’environnement et de la biodiversité, de la bonne gouvernance, de la paix et la sécurité, de l’écosystème portuaire, de l’énergie, du capital humain et de la création d’emploi. Pour ce qui est de la première phase (2021-2024), une allocation de 255 millions d’euros, soit plus de 167 milliards FCFA est annoncée. L’allocation pour 2025-2027, fera quant à elle l’objet d’une décision suivant une revue à mi-parcours. Intervenant suite à « l’Accord de Cotonou qui est le cadre actuel des relations entre l’UE et les pays ACP », qui est arrivé à échéance fin 2020, le PIM qui représente l’accord « post-Cotonou » a été paraphé le 15 avril 2021. Il vise à renforcer la capacité de l’UE et des pays ACP à relever ensemble les défis mondiaux.
Des priorités de l’UE au Bénin
Sur les prochaines années, à travers le Plan Indicatif Multiannuel (PIM), l’UE entend, au plan de « Capital naturel et humain», s’investir dans : la protection de l’environnement avec l’objectif de promouvoir des mesures de gestion efficientes et la valorisation des espaces à haute valeur écologique ; l’inclusion et la protection sociale avec l’objectif d’améliorer l’accès des ménages pauvres et extrêmement pauvres aux services sociaux et à la protection sociale ; l’enseignement et formation techniques et professionnels (EFTP), en lien avec la « Croissance durable et création d’emploi » (TEI), avec l’objectif de renforcer le capital humain et promouvoir la création d’emplois décents pour une dynamisation de l’économie nationale. En matière de « Croissance économique verte et numérique », il s’agira d’ « investir dans l’énergie verte », avec l’objectif d’améliorer l’accès à une énergie efficace, durable, moderne et abordable pour la population et l’économie du Bénin ; d’« investir pour un Port de Cotonou durable », avec l’objectif de soutenir un port durable dans un environnement sain et respectant la biodiversité, en y intégrant ses aspects logistiques multimodaux ; de promouvoir une gestion intégrée des paysages, associant le développement d’une agriculture durable qui garantit la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la protection de l’environnement pour une meilleure valorisation de la biodiversité.
Evoquant une « Société prospère et sûre », l’UE entend promouvoir la bonne gouvernance économique et financière avec l’objectif d’améliorer la gestion et la transparence des finances publiques ; Accompagner la « Croissance durable et création d’emploi », avec l’objectif d’améliorer le climat des affaires et soutenir le secteur privé dans la création d’emplois décents ; sans oublier la mise en place d’un dispositif étatique capable de préserver la paix et la stabilité dans le pays.
Pour soutenir la coopération transfrontalière, régionale et continentale, des financements complémentaires dans le cadre de la programmation régionale sont à prévoir dans les domaines de l’énergie (financement des initiatives du West African Power Pool), de la biodiversité (les aires protégées au Nord du pays) et la protection côtière comme complément des actions en cours dans le cadre du Programme de gestion du littoral ouest-africain, WACA, de l’intégration régionale (notamment eu égard à la zone de libre-échange continentale africaine – ZLECAf), ainsi que la sécurité y compris la lutte contre le terrorisme et la piraterie.
Partenariat UE-UA
Plus proche voisin de l’Afrique, l’UE propose aussi le libre accès à son marché au moyen d’accords de partenariat économique, d’accords de libre-échange, notamment les Zones de libre-échange approfondi et complet avec les pays d’Afrique du Nord, et du régime « Tout sauf les armes » avec les pays africains les moins développés (dont le Bénin). Selon l’ambassadrice Sylvia Hartleif, la Commission européenne a proposé une nouvelle alliance entre l’Afrique et l’Europe, une alliance pour des investissements et des emplois durables. « Le nouveau partenariat avec l’Afrique est un partenariat fondé sur un nouveau paradigme d’égal à égal, une relation plus politique, de continent à continent, poursuivant l’objectif de créer des investissements et des emplois soutenables. Le focus est mis sur des intérêts partagés que sont : la paix, la gouvernance mondiale, la sécurité, le multilatéralisme, l’investissement dans les transitions écologique et numérique, la migration et la mobilité, la transition verte et un accès à l’énergie, la transformation digitale, la riposte face à la pandémie de COVID-19 et la relance après celle-ci, le renforcement de la résilience, l’éducation, la science, la technologie et le renforcement des compétences », explique-t-elle. Fondée sur des valeurs de dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, d’Etat de droit et de respect des droits de l’homme, l’UE fait des médias des partenaires clés dans la lutte pour la protection de ces droits et nul n’ignore leur rôle dans le processus démocratique. C’est pourquoi, elle n’a cessé de soutenir les acteurs des médias du Bénin pour jouer leur rôle d’accompagnement du bon fonctionnement de la démocratie et d’une société inclusive. Ce, à travers des projets tels le PALIRED et le RePaSoc ; des projets pour des enquêtes sur la lutte contre la corruption. Ainsi, avec le nouveau cadre de la coopération, PIM, l’UE affiche sa volonté d’être toujours un partenaire de taille pour le développement inclusif du Bénin.