Une délégation de la Banque mondiale s’est déplacée sur les sites prises en compte par le Projet d’assainissement pluvial de Cotonou (PAPC), ce mercredi 30 mars 2022, pour s’enquérir de l’évolution des travaux. La délégation est composée de Atou Seck, représentant résident pour le Bénin et d’une équipe technique venue de Washington.
Félicienne HOUESSOU
La visite de terrain a consisté en une descente sur la base vie de l’entreprise en charge des travaux de réalisation des collecteurs à ciel ouvert. Ainsi, la délégation de la Banque mondiale a discuté avec les entreprises de mise en œuvre sur le déroulement du programme PAPC qui est en phase de démarrage. L’objectif était de s’assurer du démarrage des travaux et des dispositions prises pour conduire le chantier suivant les règles de sauvegarde environnementale et sociale de la Banque mondiale. Financé à hauteur de 100 millions de dollars par la Banque mondiale, le Projet de Gestion des Eaux Pluviales et de Résilience Urbaine vise à améliorer les conditions de vie des habitants de la capitale économique du Bénin, réduisant les risques d’inondation (dans les zones ciblées de Cotonou) et renforçant la gestion et les capacités de résilience urbaine au niveau de l’agglomération. Selon Atou Seck, la lutte contre les inondations dans la ville de Cotonou est une priorité pour le gouvernement du Bénin qui a mobilisé les partenaires techniques et financiers pour l’accompagner. « Le soutien de la Banque mondiale au projet d’assainissement pluvial de Cotonou vient renforcer les investissements qu’elle a déjà réalisés pour contribuer à un meilleur cadre de vie aux populations de Cotonou. Nous avons hâte que les travaux démarrent parce que l’attente des populations est très forte », a-t-il indiqué.
Les travaux financés par la Banque mondiale se déclinent en la construction de 25 km de collecteurs et de plus 7km de matelas-gabions pour protéger les berges, de 12 km de revêtement de routes en pavés autobloquants, ainsi que la remise en état de trois bassins de rétention totalisant un volume de stockage de 400.000 m3. Selon les explications des responsables de l’Agence d’exécution des travaux urbains (AGETUR) qui assure la maîtrise d’ouvrage déléguée, les travaux ont démarré en décembre 2021 avec la signature du contrat et l’installation des bases vie. Actuellement, tout est fin prêt pour le démarrage de la construction à proprement parler des ouvrages au niveau des deux premiers bassins couverts par le financement de la Banque mondiale, avec les dernières vérifications et ajustements aux plans de gestion environnementale et sociale de chantier. Atou Seck, représentant résident pour le Bénin se dit satisfait de l’avancée des travaux. Il espère que la même cadence va se poursuivre pendant les 18 mois que vont durer la mise en œuvre du projet. « Nous allons continuer à faire le suivi et nous assurer que les travaux soient réalisés dans les meilleurs conditions de qualité », a-t-il précisé. Ce projet offrira à la population, un cadre de vie assaini, plus électrifié qui, à terme, améliorerait les conditions de vie économique et sociale des zones cibles. Les premiers coups de pioches sont prévus pour mi-avril 2022.
Vers l’atténuation des effets des inondations
Le projet qui fait suite à une table ronde multidonateurs organisée en janvier 2018 est financé par six bailleurs. La Banque finance les activités au niveau de trois des 34 bassins concernés par le PAPC. Ce financement s’inscrit dans la continuité de deux précédentes opérations.
Le premier, le Projet d’urgence de gestion environnementale en milieu urbain (PUGEMU) avait pour objectif d’améliorer l’infrastructure et d’atténuer les effets des inondations sur l’environnement dans l’agglomération de Cotonou, tout en améliorant les moyens de prévention du pays. Le PUGEMU avait permis l’élaboration, en 2015, d’un schéma directeur pour l’assainissement qui a servi de base aux autorités pour orienter leurs choix d’investissement pour ce projet et capitaliser sur les fondations posées par les opérations précédentes pour renforcer les capacités en matière de planification, de mise en œuvre et de suivi des services municipaux essentiels. Le second, le Projet d’aménagement urbain et d’appui à la décentralisation (PAURAD) a aidé à améliorer l’accès aux services urbains et la gestion urbaine dans dix villes du Bénin (dont Cotonou) grâce au développement d’infrastructures d’assainissement des eaux pluviales. Les échanges et négociations se poursuivent pour la mise en œuvre d’autres programmes dont la finalité est d’impacter d’autres villes à travers des ouvrages similaires.