Le Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) s’est réuni le vendredi 22 mars 2019 pour sa session ordinaire dans les locaux de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) à Dakar. L’occasion était pour les autorités africaines d’ourdir des stratagèmes pour accomplir des performances économiques dans les années à venir.
Félicienne HOUESSOU
La première session ordinaire du Conseil des ministres de l’Uemoa, au titre de l’année 2019, s’est tenue sous la présidence de ministre de l’Économie et des finances de la République du Bénin, Wadagni. L’argentier béninois et ses homologues des pays de l’Uemoa prônent pour un accroissement des investissements dans la sous-région, gage d’une performance économique. Ce qui passe, à les en croire, par une amélioration du climat d’affaires au sein des pays de l’institution de la sous-région ouest africaine. « Dans un contexte d’incertitudes entourant les perspectives économiques mondiales, les Etats devront poursuivre les mesures visant à accélérer la mise en œuvre des réformes nécessaires pour améliorer le climat des affaires, afin d’attirer davantage d’investisseurs privés, notamment dans les industries agro-alimentaires et manufacturières », a renseigné la note ayant sanctionné la fin de la réunion des ministres des Finances des Etats de l’Uemoa.
Les ministres des Finances de l’Uemoa ont, de même, insisté sur la rationalisation les dépenses publiques pour une meilleure efficacité et recommandé aux Etats d’accroître leurs ressources. Il s’agira de mettre un accent particulier sur les actions visant à élargir la base fiscale et à amener le taux de pression fiscale à l’objectif communautaire de 20% au terme de cette année 2019.
Les comptes de la BOAD approuvés pour l’exercice clos au 31 décembre 2018
À l’issue de la session ordinaire du Conseil, les ministres ont approuvé les comptes de la BCEAO au titre de l’exercice clos le 31 décembre 2018, arrêtés par le Conseil d’Administration de la BOAD en sa 112ème session qui s’est tenue à Dakar le 20 mars 2019. Ils ont également procédé à l’affectation du résultat. Selon le communiqué de la rencontre, le Conseil a noté une accélération des prix, le taux d’inflation passant de 0,4% à 0,9% au quatrième trimestre 2018, en liaison avec le renchérissement des carburants, des loyers, des combustibles et des services de communication. Ces tendances ont été amoindries par la baisse des prix des produits alimentaires, du fait d’un bon approvisionnement des marchés en céréales. Pour l’ensemble de l’année 2018, le taux d’inflation s’est établi à 0,8% après 2,0% en 2017. Les perspectives d’inflation dans l’Union font état d’une modération de la hausse des prix, avec l’inflation en dessous de 2,0%. En effet, le taux d’inflation est attendu à 1,1% en 2019. Les résultats de la Banque en hausse de 36,7 % par rapport à l’exercice 2017, après affection viendront renforcer le mécanisme de bonification de l’Institution et les fonds propres de la BOAD s’élevant à date au montant de 707 milliards de FCFA environ 1, 2 Milliards de USD. Par ailleurs, le Conseil des ministres a émis un avis favorable pour la constitution, sous la présidence de la BCEAO, d’un Comité Technique tripartite Etats/BCEAO/Banque mondiale, en vue de discuter de la mise en place d’un appui budgétaire régional par la Banque mondiale, qui serait adossé aux réformes visant l’amélioration de l’inclusion financière et le développement du système financier de l’Uemoa.
6,8% de taux de croissance attendu en 2019
Le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) réel de l’Uemoa s’est élevé à 6,8%, en glissement annuel, après 6,6% un trimestre plus tôt. Passant en revue la situation économique récente et les perspectives de la zone, le Conseil des ministres a noté le renforcement du dynamisme de l’activité au quatrième trimestre 2018. Sur l’ensemble de l’année 2018, le PIB est estimé en hausse de 6,6%, niveau de croissance identique à celui de 2017, en lien principalement avec la bonne orientation du secteur des services ainsi que des activités commerciales, industrielles, portuaires et aéroportuaires. Selon les ministres, cette prévision optimiste de la situation économique dans l’Uemoa en 2019 se fonde sur la consolidation attendue des performances enregistrées en 2018. « Ces performances appréciables se consolideraient en 2019, avec une croissance attendue à 6,8 % », a annoncé le communiqué du Conseil des ministres de l’Uemoa.
Pour ce qui est du taux d’inflation dans l’Uemoa, pour 2018, il s’est établi à 0,8 % après 2,0 % en 2017. Et pour 2019, le taux est également attendu en dessous de 2,0 %. « Les perspectives d’inflation dans l’Uemoa font état d’une modération de la hausse des prix, avec l’inflation en dessous de 2,0 %. En effet, le taux d’inflation est attendu à 1,1 % en 2019 », a renseigné le communiqué final.
Sur un autre registre, le Conseil des ministres a relevé que le déficit du solde des transactions courantes augmenterait de 0,1 point de pourcentage, en passant de 6,3% du PIB en 2017 à 6,4% en 2018, du fait du creusement de la balance commerciale. « Avec la consolidation des entrées nettes de capitaux, soulignent les ministres, les échanges extérieurs des pays de l’Uemoa se solderaient par un excédent global de 1.142,5 milliards de FCFA après 304,1 milliards de FCFA en 2017 ». Les réserves officielles de change de l’UEMOA assurent 4,7 mois d’importations des biens et services, niveau inchangé par rapport au troisième trimestre 2018.