Dans son rapport sur la conjointure économique sous-régionale, l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) a dressé une liste des performances des pays de la sous-région dans plusieurs domaines. S’il est vrai qu’au Bénin tout n’est pas rose, c’est aussi une réalité que le pays a connu de véritables progrès dans plusieurs secteurs d’activité en 2018 comparativement en 2017 sur la même période.
Bidossessi WANOU
De l’agriculture notamment les sous-secteurs de la production cotonnière et vivrière au commerce international, en passant par le solde budgétaire, la création d’entreprises, la couverture de l’Union aux Recettes et dépenses dans les Etats membres, le Bénin passe pour un bon élève de l’Union même si, la baisse conjoncturelle du chiffre d’affaires mal en point selon le rapport, vient ternir un temps soi peu l’effort du gouvernement en place sans pour autant les remettre en cause. En effet, selon ce rapport, les efforts du gouvernement du président Talon pour dynamiser le secteur de la production cotonnière ont payé, ce qui positionne le Bénin désormais au second rang dans l’Union, avec un rendement de 11.269.403 tonnes contre 17.603.318 tonnes pour la Côte d’ivoire toujours en tête de peloton. Toujours dans le secteur agricole, le Bénin hérite de la 3è place derrière le Sénégal et le Togo en ce qui concerne la production vivrière et du 2ième rang derrière le Sénégal en produits d’exportation, soit 21,9%, par rapport à 2017. Quant au taux de couverture de l’Union de 2017 à 2018, le Bénin s’est aussi illustré positivement en passant de 25% en 2017 à 30 % en 2018. Cela lui a permis de se repositionner en termes de compétitivité extérieure dans la zone avec une légère avancée de 1,9 point entre le troisième et le quatrième trimestre 2018. Ce n’est cependant pas le cas pour la création des entreprises où, les indicateurs laissent transparaître une chute considérable. A propos, confie par exemple ce rapport de conjoncture économique, 925 entreprises ont été enregistrées contre 1024 au trimestre précédent, au Bénin, soit une baisse de 9,7% et de 14,1% par rapport à l’année précédente. Abordant l’amélioration des créances nettes sur l’administration centrale vis-à-vis du secteur bancaire sur les deux périodes, le rapport note une performance du Bénin, qui a même pu se loger dans le trio de tête aux côtés du Mali et du Togo. Ainsi en est-il également du solde budgétaire où, le Bénin a enregistré des évolutions les plus remarquables de la position budgétaire.
L’indice du chiffre d’affaires, un talon d’Achille
Sur la période considérée, l’indice du chiffre d’affaires de tous les secteurs, y compris le commerce et les services, a baissé de 8,5% par rapport au trimestre précédent au Bénin. A en croire le rapport, cette mauvaise forme est la résultante du rétrécissement du chiffre d’affaires dans les industries cotonnières, textile et manufacturière. Nonobstant, « en glissement annuel, l’indice global a augmenté de 1,3% » a notifié le rapport. En clair, les ventes ont maintenu une forme relativement bonne. Globalement, le Bénin n’est donc pas un mauvais élève comme tentent de faire croire certaines réactions qui ont suivi la divulgation du rapport. C’est en effet uniquement au titre les recettes et dépenses du quatrième trimestre 2018 que le problème s’est posé et non sur toute l’année 2018. Et pour ça, le rapport a expressément identifié et cité les facteurs, lesquels ont d’ailleurs permis aux dirigeants de prendre des mesures pour conforter davantage les mesures de maîtrise des dépenses publiques à l’interne pour un véritable enracinement de l’économie et de l’environnement des affaires .