Devenue une tradition chaque année, la conférence périodique a été organisée jeudi 24 octobre 2024 par la Direction générale de l’économie (DGE) du ministère des Finances à travers la direction de la recherche et des études stratégiques. « Transition verte, développement économique et bien-être social au Bénin est le thème central » de l’édition 2024. A cette rencontre d’échanges, diverses communications ont été présentées aux participants dont une synthèse du rapport d’analyse des mutations économiques de l’année 2024 sur le thème : opportunités et défis de la transition vers une économie verte pour le Bénin.
Abdul Wahab ADO
La transition verte représente un défi majeur mais aussi une opportunité que le Bénin entend saisir afin de faire efficacement face aux conséquences des bouleversements climatiques. C’est la préoccupation de la conférence périodique de 2024 de la DGA. Il s’agit, entre autres, selon la DGE d’examiner les politiques et les initiatives actuelles du Bénin, d’évaluer l’impact socioéconomique de la transition verte et de tirer les leçons des bonnes pratiques.
Dans son mot introductif de l’édition 2024 de la conférence périodique, le Directeur général adjoint de l’économie, Adechina Idohou Elie a fait savoir que « la DGE se penche périodiquement sur les sujets vifs et d’actualité, afin de susciter la réflexion, indispensable pour nourrir de bonnes recommandations de politique économique. C’est dans cette dynamique, qu’au regard de l’évolution récente du capital naturel du Bénin, qui reste au cœur des priorités gouvernementales, la rencontre s’est penchée sur les défis, enjeux et opportunités de la transition verte. « En particulier, nous saisissons cette fenêtre pour explorer les opportunités que représente la transition verte pour le Bénin », a indiqué le Directeur général adjoint de l’économie. Pour lui, « le changement climatique et la dégradation de l’environnement constituent une menace existentielle pour les pays Africains et le reste du monde…..Le Bénin, à l’instar de nombreux pays d’Afrique, ressent durement les effets des dérèglements climatiques qui se traduisent par l’aridité des sols, la déforestation, la pollution, les fortes vagues de chaleurs, qui dégradent les conditions de vie de la faune et des êtres humains. En dépit de sa faible contribution aux émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), soit seulement 0,05 % des émissions mondiales, le Bénin reste l’un des pays les plus vulnérables, classé au 152ème rang sur 181 en termes de vulnérabilité aux événements climatiques extrêmes…. »
Adechina Idohou Elie a précisé que « Les orientations de politiques vers l’adoption de la transition vers une économie verte contribueront non seulement à atténuer les impacts du changement climatique, mais également à renforcer la sécurité énergétique du Bénin en diversifiant ses sources d’approvisionnement en énergie. Elles sont susceptibles de stimuler la création d’emplois dans des secteurs axés sur la durabilité environnementale, tels que les énergies renouvelables, l’agriculture durable et l’écotourisme ».
A l’en croire, l’édition 2024 de la conférence périodique vise à engager les discussions qui sont essentielles pour faciliter la transition du Bénin vers l’économie verte. Les différentes propositions qui seront faites constitueront le socle pour nourrir les politiques économiques du Bénin pour un amorçage réussi de la transition vers une économie verte » a conclu le DGA.
Pour le représentant de la GIZ, Nils Fürköther, en félicitant la DGE, a rappelé les progrès macroéconomiques du Bénin, quoique très remarquables doivent aussi être accompagnés d’une mise en œuvre effective de la transition verte pour une croissance inclusive forte et durable ». Il a réitéré la disponibilité de la coopération technique allemande à appuyer le Bénin dans ses efforts de consolidation de la bonne gouvernance.
Les enjeux de la transition verte
Avant de lancer les échanges, Habib Tidjani, conseiller technique du ministre d’Etat chargé de l’économie et des finances a expliqué que, les questions liées au changement climatique, à la dégradation de l’environnement et à la durabilité de nos modèles économiques dominent les débats internationaux. L’impact croissant des aléas climatiques et l’épuisement progressif des ressources naturelles interpellent tous les gouvernements, toutes les sociétés, tous les acteurs du développement ». Après avoir décliné les enjeux de la transition verte pour le Bénin qui se situe à plusieurs niveaux, il a ajouté que le Gouvernement béninois a déjà initié des actions fortes et résolues en matière de transition écologique. Le Bénin s’est, en effet, engagé dans une refonte progressive de son modèle économique, avec pour ambition de verdir son modèle de croissance. L’ensemble de ces différentes réformes engagées positionnent le Bénin comme un acteur dynamique dans la construction d’une économie plus respectueuse de l’environnement, mais également plus inclusive socialement. Toutefois, beaucoup reste à faire pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés : défis à la fois d’ordre financier, technologique, structurel et institutionnel. C’est pourquoi, il est essentiel que les politiques publiques continuent de promouvoir des solutions innovantes, tout en renforçant la coopération avec les partenaires au développement,
Deux communications et un panel d’échanges
A cette rencontre d’échanges, diverses communications ont été présentées aux participants. Il s’agit, entre autres, de la synthèse du rapport d’analyse des mutations économiques de l’année 2024 sur le thème : opportunités et défis de la transition vers une économie verte pour le Bénin. Le Directeur de la Recherche et des Etudes Stratégiques (DRES) Jude Eggoh a présenté le rapport d’Analyse des Mutations Économique (RAME) de l’année 2024. Cette conférence périodique a contribué à enrichir les échanges et à nourrir les politiques publiques économiques pour une transition verte réussie au Bénin. Un panel a été organisé pour mener des discussions sur la thématique. Les panélistes sont, entre autres, Martin Pépin Aïna, directeur général de l’Environnement et du Climat ; Léonide Michael Sinsin de l’Association Interprofessionnelle des Spécialistes des Energies Renouvelables (AISER-Bénin) et Marius Gandonou du Programme des Nations Unies pour le développement ; Professeur Honorat Satoguina. A en croire les panélistes, il y a des actions fortes à définir, on doit pouvoir investir dans le développement des technologies ; l’Afrique est un continent du soleil mais le soleil ne brille pas encore, il faut mettre à contribution les recherches des universitaires pour la transition verte ; le secteur privé a un rôle important à jouer dans la transition. Des questions suivies de réponses ont meublés les échanges.