Prévue pour être lancée le 19 mars 2020, la campagne de commercialisation des noix de cajou 2019-2020 bat déjà son plein en ce moment dans la plus vaste commune du Bénin, Tchaourou. Grande productrice de cette spéculation parmi tant d’autres, toutes les couches socioprofessionnelles de cette partie du pays y tirent grand profit. C’est le constat qui se dégage sur le terrain en ce moment.
Noël Y. TETEGOU (Br. Borgou-Alibori)
De Tchatchou en passant par Tchaourou centre, Bétérou, Toui, Alafiarou, Papanè, hommes, femmes, enfants, producteurs ou non, tout ce grand monde dans cette commune ne se plaint plus de quoi satisfaire le quotidien avec les ressources financières issues de la vente des noix de cajou qui, constituent une richesse pour le pays et, participent énormément à la croissance du produit intérieur brut (PIB) en cette période qui durera encore quelques semaines voire quelques mois. Et pour cause, même les écoliers après la sortie des classes à 17 heures, vont aider leurs parents pour le ramassage de ces noix qui sont vendues à au moins 325 FCFA le kilogramme puisque la concurrence entre les acheteurs est rude. Ils reviennent après cette dure épreuve qui leur prend parfois tout le temps au détriment des cahiers la plupart du temps après 19 heures 30 minutes à domicile avec au moins 3 kg en guise de récompense. Ce qui leur revient à environ 1000 FCFA à chacune de leur disponibilité. Cela leur permet de subvenir un tant soit peu à la pitance quotidienne et pour les plus éveillés, de s’acheter fournitures manquantes, chaussures, vêtements que les parents n’arrivaient pas à leur fournir. C’est une période de grande aubaine pour les femmes qui n’ont aucune activité génératrice de revenus, ou celles étrangères dans la localité. Ces dernières accompagnent presque toujours leurs amies qui sont les épouses des producteurs ayant de grandes superficies, pour le ramassage et, y reviennent également très satisfaites. Les acheteurs de leur côté, se promènent sur motos ou avec véhicules, parcourent villages et hameaux à la quête de cet or gris. Dans leur rang, chacun y va de sa stratégie pour avoir plus de marchandises. Mais ils souhaitent que cette saison soit prospère jusqu’à la revente. Car, disent-ils comme trois d’entre eux rencontrés, parfois le prix est abordable à l’achat mais chute au moment de la revente. Ces derniers implorent la clémence du gouvernement afin que cette campagne soit fructueuse sur tout le processus telle qu’elle a démarré en essayant de contrôler les exportateurs de noix de cajou et en créant plus d’usines de transformation sur place. Parce que reconnaissent-ils, la qualité du cajou béninois n’est plus à démonter. D’un autre côté, tenanciers de bars et boutiques de vente de la boisson issue de la distillation du vin de palme (sodabi) profitent allègrement des sous de cette campagne. Vivement donc que ce cri de cœur ne tombe dans les oreilles de sourds et que la filière soit prise au sérieux comme celle de l’or blanc (le coton).