Les décideurs devraient continuer à promouvoir un commerce libre et équitable en annulant les droits de douane et en intensifiant leurs efforts pour réduire les obstacles existants au commerce, a plaidé le Fonds monétaire international (FMI) cette semaine.
Issa SIKITI DA SILVA
Le énième rappel du FMI sur la liberté de commercer librement (libre-échange) au niveau international vient à point nommé, seulement quelques jours après le lancement officiel par les pays africains de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), le plus grand traité de libre-échange dans l’histoire du monde entier depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce en 1995.
Le commerce intra-africain ne représente que 15%, un chiffre minable par rapport aux échanges commerciaux intra-européens qui sont de l’ordre de 70%. Cependant, les experts sont convaincus que si les pays africains pourraient réduire voire éradiquer les obstacles qui les empêchent de commercer librement entre eux, ce chiffre devrait atteindre près de 50%.
Obstacles
Les obstacles du commerce intra-africain comprennent, entre autres, le processus trop compliqué d’obtention des visas et le prix exorbitants de ces visas, y compris les frais de douanetrop élevés et les difficultés pour obtenir une licence de commerce et même un permis de résidence permanent).
« La première chose qu’ils vont faire c’est d’annuler les visas et de faire tomber toutes les barrières tarifaires et administratives afin qu’on puisse circuler librement partout pour faire le commerce et investir et de chercher de nouveaux clients et partenaires. Le libre-échange a aussi plusieurs avantages économiques pour le pays, notamment en terme de création d’emplois », déclare Nsiawete Damien, un homme d’affaires congolais de passage à Cotonou venu pour tâter le terrain.
L’échange international accroît la diversité des produits et donc le choix du consommateur. En ouvrant ses frontières au commerce international un pays permet à ses consommateurs d’accéder à des biens étrangers dont les caractéristiques sont souvent différentes des biens produits localement, explique le site SES Webclass.
« Le commerce libre permet aussi aux entreprises de vendre davantage, et donc de produire davantage et de profiter d’économies d’échelle. L’ouverture des frontières au commerce international permet aux entreprises de trouver de nouveaux clients sur les marchés extérieurs. Cette augmentation de la production entraîne, dans beaucoup de secteurs et notamment les secteurs industriels, la réalisation d’économies d’échelle et donc la baisse des coûts de production », poursuit le site.
Politiques faussaires de l’économie
Par ailleurs, le FMI a lancé un appel solennel aux décideurs à éviter les politiques qui faussent l’économie, telles que les gouvernements qui stimulent l’économie par des dépenses supplémentaires lorsque la demande est déjà forte ou qui subventionnent fortement les secteurs exportateurs, ce qui crée des déséquilibres excessifs, voire non durables.