En matière de respect des droits de l’homme et d’égalité économique pour les femmes notamment dans l’entrepreneuriat, le droit etc., la Banque mondiale à travers l’indice WBL, classe le Bénin, 16ème en Afrique et 3ème dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). C’est dans son rapport pour le compte de 2021.
Falco VIGNON
L’indice WBL de la Banque mondiale basé sur (les femmes, l’entreprise et le droit) mesure les lois et réglementations de 190 pays dans huit domaines ayant un impact sur la participation économique des femmes : mobilité, travail, rémunération, mariage, parentalité, entrepreneuriat, actifs et retraite. Le rapport a évalué les performances de 190 pays dans le monde en matière d’adoption de réformes destinées à réduire les inégalités entre les femmes et les hommes. Sur le continent, plusieurs pays parmi les 54 pris en compte ont vu leurs scores globaux dans l’indice WBL grimper dans son classement, où le Bénin est classé 16ème en Afrique en 2021. Dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), la Côte d’Ivoire est en tête du classement. Elle est suivie du Togo et le Bénin est 3ème dans l’Union. Sur le continent en dehors du Gabon, on note les efforts réalisés par le Bénin qui a supprimé les restrictions à l’emploi des femmes dans le secteur de la construction, l’Angola qui a adopté une loi criminalisant le harcèlement sexuel au travail, tout à l’opposé du Togo qui a promulgué une nouvelle loi qui n’interdit plus le licenciement des salariées enceintes. Selon l’indice WBL de la Banque mondiale, en 2021, près de 2,4 milliards de femmes ne possédaient toujours pas les mêmes droits économiques que les hommes dans le monde. En Afrique, bien qu’aucun pays n’ait atteint la parité parfaite, de nombreux efforts se poursuivent dans le domaine. Toujours selon le rapport de la Banque mondiale, en 2021, l’Afrique a enregistré avec le Moyen-Orient la plus forte amélioration en matière d’égalité économique homme-femme. C’est ce qui ressort de l’édition 2022 du rapport « Women, Business and Law » (WBL) publié par la Banque mondiale.
En Afrique subsaharienne par exemple, le Gabon a vu son score passer de 57,5 en 2020 à 82,5 en 2021, le score de 100 traduisant une parité parfaite au regard de la loi. Cette performance qui fait de ce pays d’Afrique centrale celui ayant adopté le plus de réformes dans le monde, l’année dernière, est due à la réforme complète de son code civil et à la promulgation d’une loi visant à éliminer la violence à l’égard des femmes. D’après la Banque mondiale, ces mesures ont entraîné des réformes importantes dans cinq des neuf indicateurs sur lesquels se base le rapport. « Ces modifications ont donné aux femmes les mêmes droits que les hommes pour choisir leur lieu de résidence, obtenir un emploi sans l’autorisation de leur mari, et elles ont supprimé l’obligation pour les femmes d’obéir à leur époux et leur permettent d’être chefs de famille au même titre que les hommes », indique l’institution de Bretton Woods. En Afrique du Nord, région considérée comme l’une des plus inégalitaires du monde pour les femmes, on note également des progrès importants. Ainsi, l’Egypte a adopté une législation protégeant les femmes contre les violences domestiques, et a facilité leur accès au crédit en interdisant la discrimination fondée sur le sexe dans les services financiers.
Des défis à relevés
Malgré ces efforts, le rapport indique que les pays africains ont encore beaucoup de marges en ce qui concerne la mise en place de sociétés totalement égalitaires. Dans le monde, 12 pays ont atteint le score parfait de 100, montrant qu’ils ont atteint la parité légale entre les sexes, mais aucun Etat africain n’en fait partie. Cependant, 17 pays du continent ont des scores supérieurs ou égaux à 80, 14 autres ont des scores compris entre 70 et 79, puis 17 autres ont des scores compris entre 50 et 69. Une situation qui traduit une amélioration lente, mais certaine dans le domaine. Ce rapport de la Banque mondiale montre le vrai visage de la mise en œuvre de certaines réformes pour le développement durable et inclusif des Etats.