Selon la Banque mondiale, les jeunes représentent 60% de l’ensemble des chômeurs africains. Alors que 10 à 12 millions de jeunes entrent sur le marché africain du travail chaque année, seulement 3,1 millions d’emplois sont créés, ce qui laisse un grand nombre de jeunes au chômage, déplore la Banque africaine de développement (BAD) qui indique que le chômage génère des conditions de vie précaires, alimente l’émigration hors d’Afrique et occasionne des conflits. Certains observateurs pensent que le chômage pousse les jeunes à rejoindre les groupes armés afin de se faire un peu d’argent. Et pourtant, une partie de la solution se trouve dans l’apprentissage et la formation.
Issa DA SILVA SIKITI
Viviane, formatrice, réagit : « C’est douloureux de voir beaucoup de jeunes gens aux coins des rues, devant les cafétérias et leurs maisons familiales passer toute la journée à faire des débats inutiles, comme Barcelone, Real Madrid, PSG, la politique et la musique. Chaque jour, tu vois les mêmes personnes qui discutent haut et fort et parfois au point de se battre pour des futilités. Est-ce que c’est leur faute, non. Ils sont là parce que personne ne leur donne l’opportunité de faire quelque chose pour améliorer leurs vies. Mon souhait est que les décideurs focalisent vraiment sur le cas du chômage des jeunes, c’est trop, surtout en Afrique de l’Ouest, et cela a des conséquences néfastes ».
Construire des centres
Et d’ajouter : « Ils ont construit des marchés modernes, c’est une initiative louable pour booster les économies locales ; ils peuvent aussi faire de même en construisant des centres d’apprentissage dans chaque quartier des zones urbaines et rurales où les jeunes vont apprendre des métiers de toutes sortes. Vaut mieux être chômeur qui connaît un métier formé que de rester chômeur sans aucune formation. Si ça ne marche pas aujourd’hui, demain ça va aller. On ne sait jamais. Et n’oubliez pas que les entreprises peuvent aussi embaucher ces jeunes à la fin de leur formation ».
A en croire la BAD, le résultat souhaité à long terme est l’élargissement des opportunités économiques pour les jeunes hommes et femmes africains, ce qui conduit à des améliorations dans d’autres aspects de leur vie.
La Banque mondiale renchérit : « Lorsqu’il est bien fait, le développement des compétences peut réduire le sous-emploi, augmenter la productivité et améliorer les niveaux de vie ». Aider quelqu’un à acquérir des compétences plus avancées grâce à une éducation et une formation supplémentaires est économiquement viable.