Communément appelées ‘Génération Z’ et ‘Génération Y’, ces jeunes gens nés respectivement entre 1997 et 2010 et entre 1981 et 1996, sont désemparés et continuent de quitter leurs emplois à un rythme infernal. Selon un récent rapport de Deloitte publié en 2022, 29% de Gen Z et 36% de Gen Y citent le coût de la vie (entre autres, le logement, les transports et les autres dépenses) comme leur plus grande préoccupation.
Issa SIKITI DA SILVA
« Les inquiétudes concernant le coût de la vie peuvent être un symptôme de l’époque, compte tenu des niveaux élevés d’inflation, mais elles évoquent également des problèmes que ces générations expriment depuis des années : elles ne se sentent pas financièrement en sécurité, et à un niveau sociétal plus large, elles sont profondément préoccupées par l’inégalité des revenus », explique l’étude de Deloitte intitulée en anglais « The Deloitte Global 2022 Gen Z and Millennial Survey ».
Menée dans 46 pays à travers le monde, l’étude de Deloitte révèle que le salaire est la raison numéro 1 pour laquelle les générations Z et Y ont quitté leurs emplois au cours des deux dernières années. Cependant, un bon équilibre entre le travail et la vie personnelle, et les opportunités d’apprentissage et de développement étaient les principales priorités lors du choix d’un employeur.
Célibataire, 26 ans et licencié en sciences informatiques, Francis a récemment quitté son emploi. Il a déclaré à l’Economiste du Bénin qu’il comptait voyager en Occident, où il espère trouver un emploi qui paie mieux et qui lui permettra aussi de mener une vie équilibrée.
« Ce travail me rendait fou, c’était l’esclavage pur et simple. Il y avait un véritable écart d’une part entre la quantité et l’intensité du travail et la rémunération. Rouler dans une vieille voiture pendant trois ans et se disputer constamment avec mon bailleur à cause des retards de paiement de loyer, pas de repos pendant les weekends et dormir tard chaque jour parce qu’on est toujours au stand-by, donc à la fin je me suis dit trop c’est trop ».
Flexibilité
Selon cette étude, 49% de Gen Z et 45% de Gen Y travaillent à distance. Trois quarts d’entre eux préfèrent ce mode de travail parce qu’il leur permet d’ économiser de l’argent, d’avoir un peu de temps libre pour faire d’autres choses et passer plus de temps avec leurs familles et amis.
Alors que la fidélité à l’emploi est en légère hausse par rapport à l’année dernière, quatre sur 10 de la génération Z et près d’un quart des milléniaux aimeraient quitter leur emploi dans les deux prochaines années, et environ un tiers le ferait sans un autre emploi en vue, ceci démontre les niveaux d’insatisfaction importants, dixit le rapport.
A en croire Deloitte, ces évènements doivent servir de leçon aux entreprises afin qu’elles réévaluent leur façon de faire les choses, en mettant en œuvre des changements qui aideront à attirer et retenir les talents.