Annoncé depuis peu, la grande mobilisation des centrales syndicales contre la cherté de la vie au Bénin a été effective le vendredi 18 février 2022. Ils sont en masse, battu macadams pour dire leur mécontentement et surtout fustiger la politique fiscale peu favorable en cours au Bénin.
Falco VIGNON
« Non à la vie chère », « Non aux impôts qui asphyxient les travailleurs » et plusieurs autres formules. Mobilisés nombreux le vendredi, les travailleurs béninois ont signifié leur ras le bol contre la cherté galopante de la vie au Bénin. La quasi-totalité des syndicats et confédérations y est représentée notamment avec leurs secrétaires généraux, Anselme Amoussou de la Csa-Bénin, Noël Chadaré de la Cosi-Bénin, Moudachirou Bachabi de la Cgtb, Appolinaire Affewé de l’Unstb sans oublier Adolphe Houssou, le porte-parole de l’intersyndicale des syndicats de la santé. Initiative de la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Benin), les organisations syndicales ont dénoncé durant cette marche, « L’inflation est de plus en plus insupportable pour les populations ; les prix du transport, de l’énergie, des produits pharmaceutiques et des produits de première nécessité ont atteint des proportions jamais égalées dans notre pays ; le Smig est au même niveau depuis 2014; la hiérarchisation est refusée aux travailleurs sans raisons valables ; l’augmentation des salaires annoncée depuis le mois de décembre 2021 est toujours attendue sur les fiches de paie ; mais les salaires politiques sont ajustés par anticipation depuis 2016; le code général des impôts ne reflète pas le mandat social tant annoncé ». Ainsi, ils entendent exiger «exiger des autorités gouvernementales, des mesures urgentes et adéquates contre la vie chère et le mal-être des populations ». Selon Anselme Amoussou, secrétaire général de la Csa-Benin intervenu au cours du mouvement de protestation, « La vie n’a jamais été aussi chère au Bénin et les pauvres n’ont jamais été aussi nombreux ». il a mis à l’index le taux de pauvreté qui s’est dégradé passant de 33 % en 2016 à plus de 45% en 2021. Les licenciements et autres pratiques devenus le lot quotidien du peuple ne cessent non plus d’enfoncer le clou. A son tour, « nous assistons à une politique de fiscalité sauvage. La fiscalité n’a jamais développé un pays » a déploré le secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb), Moudachirou Bachabi et au secrétaire général de la Cosi-Benin, Noël Chadaré la situation est suffocante et l’indifférence du gouvernement est inadmissible. Il s’est surtout intéressé au salaire des travailleurs devenu insignifiant ; « Nos salaires ne sont plus des salaires, c’est plutôt des ça à l’air » a-t-il déclaré. C’est aussi l’avis des différents secrétaires généraux qui s’en sont remis au gouvernement et en ont appelé à une réaction rapide.