Les villes contribuent significativement aux changements climatiques, consomment à elles seules 78% de l’énergie mondiale et produisent plus de 60% des émissions de gaz à effet de serre, selon l’ONU. Vulnérables et souvent bâties dans des zones à haut risque comme sur les côtes, les surfaces inondables et les îles, les villes devraient déjà se préparer à faire face à toute éventualité climatique.
Issa SIKITI DA SILVA
« Étant donné que de différentes villes sont confrontées à des risques climatiques différents et ont des niveaux de vulnérabilité variables, les options d’adaptation qui sont efficaces dans la plupart peuvent ne pas être réalisables dans d’autres », soulignent Brodie Boland, Elizabeth Charchenko, Stefan Knupfer et Shivika Sahdev, des experts et consultants du climat de McKinsey.
« L’identification de ces adaptations à fort impact peut être décourageante, compte tenu de la nature en constante évolution de la menace climatique et de l’éventail vertigineux d’options d’adaptation disponibles ».
Certaines stratégies pour lutter contre les changements climatiques sont complexes, tandis que d’autres sont moins compliquées et moins coûteuses, mais toutes sont bonnes et pourraient aider à atteindre les objectifs.
Dans une analyse publiée sur le site de McKinsey, Brodie Boland, Elizabeth Charchenko, Stefan Knupfer et Shivika Sahdev suggèrent que les villes commencent d’abord par définir les dangers les plus pertinents et par comprendre les risques que ces dangers représentent pour leurs communautés. Sur cette base, renchérissent-ils, elles peuvent ensuite effectuer des analyses détaillées de l’impact de la réduction des risques, des coûts et de la faisabilité des différentes actions.
« La construction de barrières pour protéger les zones côtières et la modernisation des infrastructures, sont complexes et coûteuses. D’autres, comme planter des arbres à côté des rues et lancer des programmes de changement de comportement pour conserver l’eau, ne le sont pas », soutiennent-ils.
En Afrique, plusieurs quartiers pauvres manquent d’arbres et d’infrastructures de base (les routes, l’électricité, l’eau, le système de canalisation, entre autres sont extrêmement détériorés). En plus, l’air, les cours d’eau et les eaux stagnantes des canaux bloqués par des ordures jetées par des citoyens inconscients, sont pollués.
C’est effectivement dans ces quartiers où habitent des populations à faible revenu que les effets des changements climatiques se font plus gravement ressentir, affirme l’ONU.
C’est parce que, poursuit l’ONU, bon nombre de gens y vivent en marge de la société, dans des logements de fortune implantés dans des zones plus susceptibles d’être inondées, de subir des glissements de terrain ou des tremblements de terre, mais aussi en raison de capacités et de ressources inadaptées et d’un manque d’accès aux systèmes d’intervention d’urgence.
Selon les experts de McKinsey & Company cités ci-dessus, les populations vulnérables, telles que les enfants, les personnes âgées, les communautés à faible revenu, certains groupes minoritaires, les personnes handicapées et les femmes, peuvent être plus exposées aux dommages liés au climat.
A en croire Brodie Boland, Elizabeth Charchenko, Stefan Knupfer et Shivika Sahdev, les solutions fondées sur la nature, telles que la plantation d’arbres le long des rues, la gestion des bassins versants et les solutions durables de drainage urbain, sont parmi les actions les plus attrayantes en raison de leur impact sur la réduction des risques, de leur faisabilité, et sur la croissance économique et la santé.