La Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA) a lancé avec solennité et magistère la célébration de son cinquantenaire à Riyadh le 19 mai 2024. C’était devant une auguste audience de princes et ministres du Royaume d’Arabie Saoudite, de Présidents du Groupe de Coordination Arabe, de présidents d’institutions financières internationales, de hauts responsables de la société civile, de délégations des gouvernements africains etc…
L’évènement a été marqué par la remise de deux trophées d’excellence et de remerciements de la BADEA à deux hautes personnalités qui ont marqué la vie de l’institution. Il s’agit pour la Région Arabe, de Son Excellence Ingenieur Yussuf Al Bassam, Président Exécutif Honoraire du Fonds Saoudien de Développement et Président Honoraire du Conseil d’Administration de la BADEA ; et pour l’Afrique de Dr Zul-Kifl Salami, Ancien Ministre d’Etat de la République du Bénin, Ancien Gouverneur de la Banque Mondiale, de la BAD et de la Banque Islamique de Développement, et Administrateur Honoraire du Groupe de la Banque Islamique de Développement.
C’est donc tout naturellement que l’on se tourne vers ces deux grandes figures pour faire découvrir à l’opinion publique internationale et nationale cette institution qui continue de marquer de manière inexorable la marche de l’Afrique et celle du Bénin vers l’émergence.
Nous sommes en octobre 1973. Le monde a été vivement secoué par un évènement inédit : la première crise de l’énergie. Cet évènement sans précédent qui a secoué la planète toute entière, s’est vite traduit par une profonde crise de la balance des paiements des pays à faible revenus, et particulièrement ceux de l’Afrique Subsaharienne.
Tout naturellement, les hauts dirigeants de l’Afrique sub-saharienne se sont orientés vers le Roi d’Arabie Saoudite, Sa Majesté Faisal Al Saoud pour obtenir du soutien à leurs économies confrontées à des turbulences aux impacts sociaux inégalés. Tout en distribuant des soutiens financiers, le Roi a eu l’inspiration salutaire de créer une institution pérenne qui apporterait un appui structurel durable aux économies africaines. C’est là qu’est née l’idée de la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA).
Création de la BADEA et ses Performances
La BADEA a été créée par une Résolution de la Sixième Conférence des Chefs d’Etat de la Ligue Arabe réunis à Alger le 28 novembre 1973.
Sa mission est de promouvoir la coopération arabo-africaine à travers l’assistance financière, l’investissement, le commerce et l’assistance technique.
Pendant ses 50 glorieuses années d’appui sans relâche au développement de l’Afrique, la BADEA s’est illustrée auprès des leaders et populations du continent par des performances éloquentes :
un montant global de transferts financiers de 13,012 milliards de dollars américains
1,858 projets de développement et d’assistance technique
Avec une répartition sectorielle de :
39% pour les investissements d’infrastructures pour l’inclusivité, l’industrialisation et l’innovation
15% pour l’agriculture et le développement des chaînes de valeurs agricoles
38% pour le financement du commerce et du secteur privé
3% pour les PME et l’entreprenariat
2% pour le renforcement des capacités
La BADEA, Partenaire Stratégique de l’Afrique et du Bénin
A l’aune de quels paramètres peut-on auréoler la BADEA de Partenaire Stratégique de l’Afrique et du Bénin ?
D’abord les valeurs qui fondent sa création : la solidarité entre les populations de deux Régions : la Région Arabe et l’Afrique.
En effet, c’est la première crise mondiale de l’énergie et son cortège de perturbations des économies africaines qui ont inspiré aux leaders de la Ligue Arabe l’idée fort louable de l’établissement d’une institution financière qui soit le vecteur du développement accéléré de l’Afrique. Cette dimension génétique de la BADEA reste rare dans les annales de la communauté des bailleurs de fonds internationaux.
Les liens historiques, culturels indéniables des deux régions qui scellent leur commune destinée. La grande flexibilité dans l’allocation et la gestion des financements à l’Afrique. La concessionalité de ses crédits, prérequis de la réalisation efficace des infrastructures qui portent la croissance et le développement. La réactivité face aux situations de crises dans la gestion du développement. La capacité accrue du financement du développement de l’Afrique qu’induit l’accès de la BADEA aux marchés des capitaux pour faire face aux énormes besoins des pays africains en matière d’infrastructures. Tous ces paramètres concèdent à juste titre à la BADEA la dimension honorable de Partenaire Stratégique de l’Afrique et du Bénin dans sa marche vers l’émergence.
Les Grands Hommes qui ont fait la BADEA
La BADEA d’aujourd’hui est la résultante du génie, de la foi et du savoir-faire de grands hommes, de grands bâtisseurs. Au nombre de ces personnalités qui ont aujourd’hui titre à notre admiration et à notre respect figurent d’abord les souverains et autres leaders de la Ligue des Etats Arabes, puis les Présidents du Conseil d’Administration qui ont piloté ce gros navire qu’est la BADEA. Enfin les Présidents exécutifs successifs qui en ont assuré la gestion stratégique et opérationnelle.
Aujourd’hui, sur le registre de l’histoire, une personnalité se distingue sans équivoque dans ce lot honorable : le Docteur Sidi Ould Taha, actuel Président de l’institution. Dr Sidi TAHA a propulsé la BADEA vers des cimes inespérées.
Dr Sidi Ould TAHA, leader du Développement de l’Afrique
Parmi les éminentes personnalités les plus récentes qui ont forgé les destinées de la BADEA, figurent trois noms. Il s’agit de Son Excellence Ingénieur Yussuf Al Bassam et Son Excellence Dr Al Dousari, tous deux Présidents successifs du Conseil d’Administration, personnalités férues d’expériences qui ont donné un vrai coup de fouet aux orientations stratégiques de la Banque ; et Son Excellence Dr Sidi Ould Taha, Président Exécutif et infatigable soldat du développement qui pilote avec succès depuis près d’une décennie l’ambitieuse stratégie de l’institution.
Ce trio de grands développeurs a su faire preuve d’une créativité remarquable et d’une bonne lecture de l’évolution et des besoins pressants du continent et de ses populations.
Qui est Dr Sidi Ould TAHA, le jeune Président talentueux de la BADEA ?
Dr Sidi Ould TAHA démarre son cursus universitaire à l’université de Nouakchott, puis en France à l’université de Nice Sophia-Antipolis où il poursuit brillement ses études doctorales.
C’est en 1996 que sa carrière prend un virage décisif, avec son accession à l’Autorité Arabe pour l’Investissement et le Développement Agricole, une institution multinationale de la Ligue Arabe basée à Khartoum.
Vient alors son entrée sans coup férir au sein de la grande Banque Islamique de Développement où il a occupé auprès du Docteur Ahmed Mohamed Ali, Président de cette haute organisation multilatérale, des fonctions stratégiques. Dr Ahmed Mohamed Ali, premier Président de la BID est une véritable légende du développement. L’avoir côtoyé de très près a permis au Dr Sidi Ould TAHA de forger sa propre stature de leader et de financier émérite. Il aura ainsi participé activement à l’accession historique de la BID dans les marchés financiers internationaux avec l’émission des premiers soukouks.
Les échos des succès de Dr Sidi Ould TAHA ont dépassé les limites du Groupe de la BID pour continuer sur les périmètres de son propre pays natal.
C’est donc sans surprise que Dr Sidi Ould TAHA a gravi au pas de charge les marches des gouvernements en occupant des postes de ministre de l’Economie et des Finances, puis Ministre des Affaires Economiques et du Développement, avec comme corrolaires les fonctions des gouverneurs de la Banque Mondiale, du FMI, de la BAD et de la BID etc…
Outre ses talents avérés de banquier du développement, il y a d’autres traits qui caractérisent l’homme. C’est son entregent, sa capacité d’écoute et son humilité. Autant de choses qui expliquent sa longévité auprès de la haute sphère de l’Etat. En effet, Dr Sidi aura servi sans discontinuer, cinq chefs d’Etats de la République Islamique de Mauritanie.
Leader du Développement de l’Afrique
Conscient des grands avantages comparatifs de la BADEA au sein de la communauté des bailleurs de fonds internationaux, Dr Sidi a la conviction que la BADEA est appelée à être un acteur majeur du développement du continent africain.
Un premier succès dans cette voie réside dans l’augmentation du montant de prêt allouable à un simple projet, de 15 à 20 millions de dollars à 50 millions de dollars. Ceci offre un extraordinaire effet de levier pour financer de grandes infrastructures par le biais d’un cofinancement avec les institutions du groupe de coordination arabe.
Le succès de cette initiative a renforcé la BADEA dans ses certitudes : les besoins de l’Afrique sont énormes. Aussi faut-il une nouvelle stratégie décennale qui intègre les grands défis géoéconomiques de l’heure.
A cette fin, la BADEA a élaboré et fait valider par le Conseil d’Administration et le Conseil des Gouverneurs sa nouvelle Stratégie baptisée Stratégie 2030. Il s’agit d’une stratégie quadripolaire dont les principaux vecteurs sont : les infrastructures, le développement des chaînes de valeurs agricoles avec à la clé l’innovation, le financement du commerce et du secteur privé, et enfin le développement des Petites et moyennes entreprises (PME).
La réalisation de cette grande ambition à deux prérequis : la mobilisation des ressources financières avec un grand accent sur les fonds concessionnels et la dynamique du partenariat et son effet de levier.
La BADEA et le Bénin
Les engagements de la BADEA durant les clinquantes dernières années sont légion. Mais deux projets emblématiques illustrent la dimension stratégique de son engagement au Bénin.
La Route Cotonou – Parakou
Cet axe routier est le cordon ombilical qui lie le Bénin et le Niger. Vital pour le Bénin en raison du Port Autonome de Cotonou, vital pour le Niger parce que c’est le corridor le plus sûr, le plus court pour les importations et les exportations de ce pays.
Quoique vital pour le Bénin et le Niger, cette route exclusivement en latérite, était un véritable mouroir. Largement boudée par les bailleurs de Fonds, le bitumage de cette route doit son salut à certaines institutions au nombre desquelles la BADEA. Tête de pont du cofinancement, la BADEA a pu enclencher un effet de levier qui a permis la mobilisation d’autres bailleurs de fonds.
Le Projet d’Erosion Côtière (Phase 1)
Sans la réalisation de ce projet emblématique, le Bénin aurait cessé d’exister tant le phénomène d’érosion côtière battait déjà son plein. Littéralement boudé par les grands bailleurs qui n’y voyaient aucune dimension développementale, ce Projet doit sa survie au sursaut des Fonds et Banques Arabes, au nombre desquels la BADEA pour nouer des partenariats et cofinancer le Projet.
La BADEA, architecte de la résolution des crises dans le développement africain
Pour mieux cerner l’africanité de la BADEA et le rôle majeur qu’elle a toujours joué pour le développement économique du continent, il suffit de questionner certains pays, notamment le Bénin et la Centrafrique.
En 2008, la plupart des bailleurs de fonds avait littéralement arrêté leurs concours financiers à la Centrafrique. Face à cette situation critique, les Fonds Arabes dont la BADEA ont eu l’idée d’engager des discussions pour le rééchelonnement du stock de la dette extérieure. Ceci a donné une bouffée d’oxygène aux finances publiques et ouvert la voie à une négociation plus élargie avec bon nombre de financiers internationaux.
Accélération des financements de la BADEA sous Patrice Talon
Mais c’est sous le leadership et la gouvernance du Président Patrice Talon que les financements de la BADEA ont connu une explosion inédite, comme l’illustrent quelques projets structurants. Il s’agit de l’université d’Agriculture de Porto-Novo : 15 milliards ; l’université des Sciences, Technologies, Ingénieries et Mathématiques d’Abomey : 15 milliards ; le Programme de 20.000 logements sociaux : 30 milliards ; l’école Normale Supérieure de l’Enseignement Technique de Lokossa : 4 milliards ; l’institut National de Mathématiques et de Sciences Physiques de Dangbo : 2,5 milliards ; Projet d’aménagements hydroagricoles et d’adaptation aux changements climatiques dans les vallées des fleuves Mono et Niger : 30 milliards.
Ceci illustre tout le prix qu’attache le Chef de l’Etat, Son Excellence Patrice Talon au développement des ressources humaines comme l’un des incontournables prérequis du développement. Une synergie de réflexion stratégique avec la BADEA
La BADEA et les Agences de Notation
Afin de matérialiser les grandes ambitions que porte la Stratégie 2030, la BADEA a entrepris d’entrer sur les marchés financiers internationaux. Dans cette perspective, la première démarche doctrinale est la notation des grandes agences. Sur ce registre la BADEA a su engranger un franc succès.
L’institution a été notée AAA par le Japan Credit Rating Agency (JCR). Elle a de même bénéficié d’une hausse de SP Global Rating de ‟perspective stable à perspective positive” de même qu’une confirmation de Moody’s et SP Rating de Aa1 et AA.
Ces notations satisfaisantes ont été rendues possibles grâce à la performance du portefeuille, au faible taux de prêts non performants, au profil financier excellent, au fort soutien des actionnaires de référence et à la structure de la gouvernance.
Augmentation exponentielle du capital et multiplication par 10 des investissements
Avant même d’entrer sur les marchés des capitaux, Dr Sidi TAHA a relevé deux grands défis. Grâce au fort soutien de son Conseil d’Administration et son Conseil des Gouverneurs, il a porté le capital de la Banque de 4,2 milliards à 20 milliards de dollars.
De même a-t-il fait exploser les investissements au profit des pays membres, qui passent d’un montant annuel de 250.000.000 dollars au montant colossal de 2,2 milliards de dollars en 2023.
Dr TAHA, Champion du Développement de l’Afrique
Fort du soutien des Agences de Notation, Dr TAHA a réussi le pari de lever sur les marchés 500 millions de dollars à des conditions très compétitives contre des offres de soumission 3 fois plus épatantes. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître qui témoigne du grand appétit des investisseurs internationaux pour les titres de la Banque. Ce succès inédit confirme la capacité de l’institution à relever les grands défis du développement de l’Afrique.
Dr TAHA en bon leader africain, a vite pris la mesure des multiples sollicitudes des institutions régionales. Aussi a-t-il fait entrer l’institution dans le capital de : Afreximbank, Africa Trade Corporation, Trade Development Bank, BOAD, Arab Investment Export Credit Guarantee Corporation.
Les Implications de l’entrée de la BADEA sur les marchés de capitaux.
Artisan et chef d’orchestre de la transformation radicale de la BADEA, Dr TAHA peut aujourd’hui se réjouir d’être un véritable champion du développement de l’Afrique. Et ce, grâce à l’appui continu de ses instances décisionnelles (le Conseil d’Administration et le Conseil des Gouverneurs).
Humilité, Entregent et Empathie
Quand on croit fermement au développement, il faut avoir à son actif une série de valeurs morales et éthiques : l’humilité pour servir, l’entregent, l’empathie et le respect de l’autre. C’est aussi là l’autre atout de Dr Sidi Ould TAHA, vrai Champion du développement de l’Afrique.
Audience du Président Patrice Talon au Dr Sidi TAHA
L’audience accordée par Patrice Talon au Dr Sidi TAHA
Le Président de la BAD, Dr Adeyemi était également l’hôte de la célébration du cinquantenaire de la BADEA à Riyadh. Ses éloges à l’endroit de Dr TAHA en disent long .